Larry Bird Astérix 27 juillet 2016 19:02

 C’est plutôt rare qu’on me prête un excès d’optimisme. Si on s’en tient à une période temporelle d’un siècle, ou même au moment présent, je comprends que cela vous sembles pour le moins candide. Le présent est particulièrement désespérant, mais c’est bien là que nous vivons. Le futur à court terme est donc particulièrement préoccupant. Mais ce présent, comparé au néolithique, aux grottes de Lascaux, à nos ancêtres vivant dans les arbres et dans les océans du vieux monde, même si c’est extrêmement lent, on constate que nous sommes embarqués, du point de vue de la conscience, sur une sorte de mouvement ascendant.


Peut être que l’humanité n’ira jamais plus loin. Peut être qu’elle disparaîtra sans jamais dépasser sa forme actuelle, physique et mentale. Et déjà celle ci n’est pas tout à fait homogène, chaque individu à sa petite pointe d’alchimie personnelle. Mais cela me semble être un pronostic que nous n’avons même pas les moyens de faire. L’effet même de nos pires dérives, sur quelques millions d’années, nous dépasse complètement. De plus jamais aucune extinction de masse jusqu’ici, aussi cataclysmique soit elle, n’a pu venir à bout des 100% du vivant organique terrestre. C’est même très souvent la difficulté, le challenge physiologique et mental du milieu, qui se retrouve facteur déterminant de l’évolution. Vu les changements qu’opère l’homme sur son propre environnement, les difficultés qu’il se crée lui même, c’est en fait plutôt comme mettre du charbon dans le four de la locomotive des mutations. C’est à double tranchant d’ailleurs. Mais en effet, si cette formidable capacité d’adaptation ne sert qu’à s’adapter à un « système », comme aujourd’hui, c’est une autre sorte de problème. D’ailleurs c’est peut être ça le plus ironique, cette faculté qu’on la plupart des gens à s’adapter à la société occidentale...


En sciences physiques, une force F trouve quasiment à tous les coups, quelque part, une force égale et opposée. En philosophie, ou en naturalisme, on pourrait presque transposer cela à la notion de paradoxe qui est quasiment omniprésente à tous les niveaux, en filigrane.


J’essaye de rester objectif, même s’il fait plutôt sombre, et j’ai parfois l’impression que parce que la conscience humaine est en partie pervertie, la tournure de l’histoire si affligeante, on jette un peu trop vite le bébé avec l’eau du bain. Avant d’être des citoyens de nos nations, avant d’être penseurs de notre propre condition, nous sommes les enfants de la Nature. Si on part de l’atome d’hydrogène dans une étoile, on en a quand même fait du chemin depuis...


L’aire des mammifères est plus subtile que celle des reptiles géants. Je vous laisses apprécier la proéminence de la mâchoire chez ces derniers, et celle de la cervelle chez les poilus vivipares. Peut être que l’un de nos « proche » cousins se fera un jour aussi l’escalade du progrès technique, et s’aventurera sur ce périlleux chemin, accélérera aussi son évolution.


Et l’enjeu dans tout ça ? J’en ai un à vous proposer, au sens théorique :


L’héritage atomique du système solaire, particulièrement riche et élaboré sur la planète Terre, au point de s’incarner au travers de quelques millions d’espèces animales, mobiles et parfois pensantes, ne quittera jamais son propre périmètre, contrairement aux étoiles plus massives qui finissent en feu d’artifice. Le soleil lui, couve tranquillement ses quatres planètes telluriques, leur offre selon nos calculs quelques 6 milliards d’années de chaleur, de lumière et de guirlandes de radiations multicolores. Rétrospectivement, on peut constater sans trop faire de zèle, que les quelques 3 milliards d’années déjà écoulées ont accouchées d’au moins 1 espèce, 1 espèce animale sur quelques millions, qui présente le potentiel technique et intellectuel d’être en mesure un jour d’exporter l’héritage atomique et moléculaire du système solaire et de la planète Terre hors de ses frontières. Bien sûr tout cela, sans un état de conscience et de connaissance adapté, ne semble ni raisonnable, ni envisageable. Le défi de l’homme serait alors mécaniquement celui ci : incarner la conscience de la Nature elle même, en somme. Mais qu’on échoue laborieusement ou pas, et que j’extrapole un peu trop ou pas, le défi posé reste le même : Survivre à notre condition. Chose pour laquelle nos ancêtres directes, tous sans exception jusqu’ici, ont réussis avec succès, puisque nous sommes là pour en parler. Ça me semble super délicat de décréter soudain que les choses vont s’arrêter là...


Les tortues pondent des centaines d’œufs, seule une petite poignée atteignent l’age adulte. Il n’empêche, aussi large soit les pertes, aussi lentes et inoffensives soient-elles, elles survivent ainsi depuis des dizaines de millions d’années.


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