philippe baron-abrioux 20 septembre 2016 08:55


 BONJOUR ,

 merci pour votre article qui pose une question essentielle à tout essai de compréhension de notre société , pour autant qu’il nous intéresse encore d’y réfléchir et que l’on ait l’envie et quelques moyens de le faire .

 je suis toujours étonné (mais peut être suis je parmi les seuls à l’être ?) de la masse de moyens à notre disposition qui pourraient être utilisables pour développer pour le plus grand nombre des moyens de collecte , de comparaison et d’analyse de ce que sont réellement notre « environnement » familier et le cadre plus large qui est celui de notre pays , de notre continent et de notre terre .

 la « mondialisation » dont on ne cesse d’évoquer l’émergence (comme concept récent ) et l’existence contemporaine comme source soit de tous les bienfaits qu’elle apporterait , soit tous les méfaits qu’elle provoquerait , n’est elle pas en gestation depuis des siècles d’échanges culturels , économiques, scientifiques et sociaux ?

 un petit retour vers l’histoire de notre pays et de notre continent serait ici bienvenu . peut être ce premier temps , temps de réflexion qui pourrait avoir lieu dans le cadre scolaire bien sûr si on reconnaissait à cette matière l’utilité qu’elle a selon moi dans la constitution d’une citoyenneté effective.

 réfléchir , oui , mais par soi même , avec ses moyens propres , sur des faits et non sur ce qui nous en est raconté dans des comptes rendus le plus souvent totalement biaisés et subjectifs , piétinant joyeusement l’auditeur qui ne serait jamais considéré comme capable d’analyse critique , de prise d’éléments de cohérence dans l’exposition des faits rapportés et auquel on assène avec la complicité d’experts en « à peu près tout » , en charge de délivrer un message d’intensité moyenne , immédiatement « assimilable » par un auditoire aux caractéristiques prédéfinies par d’autres experts en communication le plus souvent salariés« vacataires » du média dispensateur .

 le temps de l’information telle qu’elle nous est livrée aujourd’hui n’est pas ou plus celui de la réflexion car seule semble compter l’immédiateté et la recherche de la brutale rapidité qui annihile( par notre paresse ) toute tentative sérieuse d’organisation d’une pensée construite , argumentée et donc efficace pour nous permettre de nous forger une opinion sur les événements qui traversent nos sociétés :

 il faudrait pour cela accepter une temporalité le plus souvent « violée » et un effort que beaucoup , pour des raisons multiples ,refusent d’envisager comme gage primordial d’un argumentaire qui puisse être objet d’un débat si nécessaire .

 la réflexion , et l’effort qu’elle implique de fait , devient l’apanage de quelques spécialistes auto- proclamés qui annoncent des débats qui n’en sont plus vraiment , qui se contentent de présentations de catalogues entièrement ficelés par des paradigmes étanches , véritables vaccins contre toutes formes de remise en cause de leur contenu (quand ils en ont un !) .

 le temps de la si nécessaire réflexion reviendra t il un jour ?

 je ne sais pas tout en le souhaitant mais selon moi cela ne sera envisageable qu’au prix d’un effort commun , d’une remise en cause sans doute difficile de nombre de nos certitudes ancrées et reprises à chaque époque de turbulence sociale où l’urgence est affirmée par des pouvoirs divers qui scandent des assertions emportant la conviction que seule l’action est utile et qu’elle doit s’exprimer pour assurer le maintien des fragiles acquis qui seraient en péril .

 le recours à la peur , l’angoisse sont les moyens les plus efficaces d’abolir la réflexion la plus élémentaire , quitte à déstabiliser encore plus des sociétés confrontées à des difficultés même les plus graves mais temporaires , confiantes dans la « sagesse » de ces dirigeants surjouant leur rôle de protecteurs , pleins de cette compassion de bon aloi pour les malheurs qu’ils ont souvent eux mêmes provoqués par calcul ou par simple absence de la moindre réflexion .

bonne journée à tous !

 P.B.A

 

 

 

 


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