sasapame sasapame 27 septembre 2016 17:36

@Coriosolite,

comme je l’avais précisé en fin de texte, il peut y avoir méprise quant à la notion d’impérialisme. En quelques mots (je dirais au sens de Arendt comme de Lénine ou Luxemburg), l’impérialisme, ce n’est pas un système national bien centralisé qui sous-traiterait délibérément à de petites mains privées de viles besognes à l’étranger, c’est « au contraire » un ensemble d’entreprises s’emparant de marchés à l’étranger au moyen de la corruption de dirigeants locaux, et qui sollicitent « ensuite » la protection de l’État dans lequel elles sont basées. Un processus qui, dans l’ensemble, corrompt ce dernier - ainsi, en somme, comme cela a d’ailleurs été théorisé depuis le siècle des Lumières, une nation ne peut se construire en détruisant les autres. La nation étasunienne, qui ne fait pas exception à la règle, ses institutions, sa « démocratie », en crèvent. Autrement dit encore, l’impérialisme moderne est une dynamique essentiellement capitaliste. Je pense donc pouvoir dire que le cas cité, l’affaire Derwick, correspond parfaitement à la dynamique impérialiste. Et bien sûr, il y a de quoi douter qu’au sens du prolo américain "les USA se frottent les mains de cette situation". Bref, possiblement simple question de terminologie ?

La corruption en question touche manifestement des gens de tous bords, dans la classe dirigeante au Venezuela (comme aux USA). J’ai d’autant moins l’intention de m’encombrer d’œillères idéologiques, ici, que je ne saurais pas du tout mettre une étiquette sur le cas vénézuélien (et tant d’autres). Déjà, je doute qu’il y ait beaucoup de cogestion dans les grandes entreprises ni dans les petites ; peut-être peut-on y voir un peu de socialisme, au sens rigoureux, dans le fait que l’on y essaie de s’appuyer sur une quirielle d’associations de terrain ? Bref. Vous savez, pour moi le socialisme est avant tout une politique fondée sur le respect du besoin d’enracinement, à peu près rien à voir avec ce que les gens d’ici et maintenant, de tous bords, entendent par là. Au passage, je suppose que le marché noir, manifestement très répandu, était tout aussi développé avant Chavez, mais je ne vois pas bien le problème ; en tous cas la petite entreprise familiale qui vit du marché noir dans une société largement basée sur l’entraide et enracinée quelque part me semble bien plus proche de l’idéal socialiste que n’importe quel mammouth...

Bref, je n’ai probablement pas tant de désaccord avec vous, et justement je m’en suis à peu près tenu à du factuel. Y compris dans les cas d’images truquées ou au sens détourné - j’ai écrit plusieurs dois qu’il me parait douter qu’il y ait besoin d’inventer quand il n’y a qu’à se baisser, mais je n’entends pas dire que ce n’est pas le bordel sur bien des aspects. Je reste quand-même méfiant, aussi, quant aux chiffres publiés par ici. Je vais tacher d’avoir un témoignage local détaillé. La dernière fois (quand j’y étais allé deux petites semaines), j’avais été surpris de voir le gouffre avec ce qu’on imagine d’ici. Et la dernière fois que je me suis penché sur certains chiffres avancés, j’en ai eu d’autres (suite du message en question ici et ).


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe