Alren Alren 22 octobre 2016 17:16

@Zolko

les échanges commerciaux extra-Européens sont à peu près neutres, c.à.d. que l’Europe (la zone €uro en fait) importe autant qu’elle exporte.

On ne peut parler globalement des exportations européennes si l’on veut comprendre la situation de la DB.

Certains pays d’Europe sont déficitaires alors que d’autres, et cela concerne surtout l’Allemagne, sont excédentaires.

Et que s’est-il passé pour ces derniers ?

Eh bien, en échange des marchandises dont la valeur est issue du travail, ils ont été payés par une monnaie complètement déconnectée de l’économie vraie, le dollar.

Lequel est émis à flots par les USA pour camoufler le fait que sa production industrielle et agricole n’est pas concurrentielle face à celle d’autres pays. Lesquels se partagent en deux catégories : les pays à bas coût de main d’œuvre dont la Chine en premier lieu, malgré les défenses douanières édifiées unilatéralement mais aussi les pays dont les produits séduisent davantage que les locaux. C’est le cas pour l’Allemagne (et aussi encore le Japon dans certaines « niches », voire la Corée du Sud)

Le meilleur exemple de cette préférence pour le produit étranger est l’engouement, partagé d’ailleurs par d’autres pays, pour les voitures allemandes haut de gamme. Cela n’a pas toujours été ainsi, mais il est bien loin le temps où les « balles américaines » circulaient en France dans les lieux de prestige comme Deauville ou St-Tropez !

Cette faiblesse intrinsèque de son économie a été masquée, avec l’accord des gouvernements étrangers vassaux ou obligés des USA, par une émission démente de dollars et de Bons du Trésor qui ne seront jamais remboursés en valeur réelle alors que les produits fournis en échange étaient, eux, de valeur réelle, appuyée sur le travail.

Ceux qui recevaient ces dollars ou valeurs ont cru que « comme avant » ils leur permettraient d’acheter de confortables rentes sur l’économie réelle. Sauf que l’économie réelle même si elle croît régulièrement n’a pas le volume nécessaire pour satisfaire l’appétit de profit des possédants.

L’image illustrant ce phénomène est fournie par les démographes à propos de l’Inde ou la Chine où l’on préfère avoir à la naissance des garçons plutôt que des filles. Grâce aux progrès de la génétique, on peut provoquer de nos jours des avortements quand les parents apprennent que l’embryon est XX au lieu de XY. Le résultat est que dans vingt ans il y aura dans certaines régions quatre hommes à marier pour une femme. Il est facile de prévoir que trois resteront célibataires !

Comme toujours quand des possesseurs de capitaux sont en concurrence pour un achat, ils font monter les prix, que ce soit celui des actions en Bourse, des parts dans les starts-up ou des œuvres d’art.

Mais le profit que ces produits peuvent offrir restent limités (parfois même illusoires) par la dure réalité de la concurrence et de la production de masse robotisée. Aussi, en pourcentage des sommes investies, il diminue inexorablement à mesure que l’inflation monétaire qui permet aux USA de donner le change augmente, créant toujours plus de monnaie de singe.

Pour servir des intérêts à leurs actionnaires et déposant toutes les banques ont consenti des prêts à risque et pas seulement la DB. Celle-ci était simplement plus riche que les autres, donc encore plus aventureuse.

Mais comme le disait Lénine, les faits sont têtus et la réalité économique est un fait.

Un jour, comme un lendemain de fête, elle impose sa grisaille.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe