Taverne Taverne 27 octobre 2016 23:11

Tout de même, j’aimerais que l’on se recentre sur le sujet : la nécessaire énonciation de l’authenticité du sujet face à l’énonciation mensongère du pouvoir et des systèmes, et face aussi à l’écrasante doxa impersonnelle, dénonciatrice, et dénuée de toute énonciation singulière.

Là où il y a pouvoir, là où il y a intérêts privés, là où il y a langage, il y a énonciation mensongère. Et quand il y a les trois réunis, l’énonciation atteint un degré de mensonge insurpassable.

Par exemple, à partir un chiffre du chômage, on énonce des phrases trompeuses en employant des termes manipulateurs et excessifs comme « historique » ! Les chiffres et les mots ne peuvent pas s’énoncer comme des équivalences, ce sont deux sphères opposées. Faire des discours sur la base d’un chiffre est une pure manipulation des esprits.

L’homo consumeris est un individu sans consistance. Il répond à des stimuli et ne s’énonce pas. Les mots d’ordre inconscients qu’il reçoit sont du genre :

« ne sois pas toi-même ! » (nous t’offrons tout un catalogue de modèles de stars auxquelles tu pourras t’identifier)

« ne pense pas par toi-même ! » (la pensée naît du fait de s’attarder, c’est pourquoi tout attardement est proscrit)

« deviens ce que tu n’es pas ! » (rôles...)

« deviens ce que tu hais ! » (riche par exemple, ou chef à la place du chef pour endosser le même rôle)

ou tout simplement et de façon plus générique : « ne sois pas ! »

Affirmer sa singularité est important. La singularité est plus que l’unicité : la singularité est véritablement agissante. C’est même en germe une cause possible d’insurrection.


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