Christian Labrune Christian Labrune 2 décembre 2016 01:36

@Aristide

Je confirme ce qu’écrivait Vipère. Quand j’étais étudiant à Tours, à la fin des années 60, je n’y ai jamais vu que deux clochards fort pittoresques, lesquels se tenaient presque toute la journée sous le porche de la cathédrale, tendant aux passants leur chapeau. C’est seulement au milieu des années 80 que le phénomène a commencé à prendre des proportions inquiétantes : on a commencé à voir des gens d’allure tout à fait correcte, encore normalement habillés, à l’entrée des bouches de métro, assis à côté d’une petite pancarte expliquant qu’ils avaient perdu leur emploi et leur domicile. Deux ou trois mois plus tard, beaucoup étaient déjà méconnaissables.
Et il est vite devenu impossible de prendre le métro sur dix stations sans entendre quelque chômeur s’excuser de déranger les voyageurs pour demander « une petite pièce ou un ticket restaurant », avec le souci de « rester propre ». Complainte assez souvent naïvement formulée, dans un style qui révèle un faible niveau de culture, mais il ne faut pas trop s’en étonner : les polytechniciens et les énarques risquent moins de se trouver confrontés à un pareil dénuement.


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