Alren Alren 6 janvier 2017 18:45

@eric

S’il y a eu, proportionnellement à la population, moins de Français servant dans l’armée allemande que de Russes, cela tient au fait que les Français étaient attachés aux libertés républicaines depuis une longue tradition. Attachement que l’école publique avait conforté en enseignant l’histoire de notre pays et la morale civique.

En 1943, la révolution bolchévique n’avait que 26 ans, et même moins dans les faits, à cause de la guerre civile. Beaucoup de parents de jeunes gens en état de devenir soldats avaient connu le régime tsariste, époque où les trois grands pays de l’Europe de l’ouest, Allemagne, France et Grande-Bretagne étaient admirés et enviés. Ce qui imprégnait encore les esprits.

Du fait de la nécessité de développer rapidement un armement moderne face aux menaces de ces pays (et du Japon à l’Est) dont les gouvernants ne rêvaient que d’abattre le régime « communiste » (exactement comme ils continuent de le faire contre Cuba, le Venezuela et tous les pays qui menacent d’une alternative sociale le capitalisme rapace), les dirigeants russes durent développer à marche forcée une industrie capable de fournir des tanks, des camions, des avions, des canons.

Cela s’est traduit par de fortes contraintes sur une population encore fortement rurale et traditionnelle qui n’en comprenait pas toujours la nécessité et entraînait un certain ressentiment pour le régime chez certains.

Le peuple russe a ainsi mis du temps à comprendre que les Allemands du pays de Goethe étaient devenus ces malades mentaux, les nazis, qui les considéraient comme appartenant à une race inférieure, sans soupçonner d’ailleurs que Hitler voulait réduire leur nombre de moitié en commençant par les élites intellectuelles.

C’est pourquoi, certains qui ne supportaient pas l’athéisme officiel du régime (une faute de psychologie des dirigeants politiques) et ceux qui, prisonniers par millions du fait de l’incurie des premiers généraux russes (comparable aux généraux français d’ailleurs) et qui avaient le choix entre mourir d’inanition et de mauvais traitements ou survivre en collaborant, se sont mis au service d’un occupant dont ils ne soupçonnaient pas à quel point il était leur ennemi (et le leur aurait montré s’il avait remporté « la victoire finale »).

La surveillance dans les miradors étant mortellement ennuyeuse, à Treblinka, premier camp d’extermination des Juifs, elle était assurée par des Ukrainiens. Il n’y avait pas un seul Russe parmi eux ...


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