phan 16 janvier 2017 23:50

Nous ne sommes que poussières d’étoiles (Hubert Reeves), tandis qu’eux, ils ne sont que poussières de vie (Bui Doi)

Que faire disait Lénine ! La guerre répond Le Capital !
Et après chaque guerre, il y a des drames sociaux, Qui suis-je : la question identitaire !

Les Enfants de la honte - Un film de Jean-Pierre Carlon
Il est des sujets de notre passé qu’on évite soigneusement de porter au grand jour, les enfants nés en Allemagne des prisonniers français ou encore des travailleurs du STO font partie de ceux-là. C’est dans une Allemagne vidée de ses vingt millions de jeunes hommes mobilisés dans la Wehrmacht et envoyés sur tous les fronts et où il ne restait guère plus dans les foyers que des vieux et des enfants, que se retrouvèrent les prisonniers de guerre et les Français du STO. De retour chez eux, les Français ont retrouvé pour la plupart leur épouse mais ne se sont guère vantés de leurs liaisons en Allemagne. La règle fut le silence sur ce sujet devenu tabou. Aujourd’hui, malheureusement, la plupart des femmes allemandes qui ont eu des enfants avec un Français ont disparu. Les quelques survivantes se taisent tellement le traumatisme est grand. Je voudrais, dans ce film, aller à la rencontre de quelques-uns de ces enfants, ceux que les nazis qualifiaient d’impurs et qui sont encore aujourd’hui en quête de leurs racines

« Pourquoi donc avoir honte de quelque chose qui est basé sur l’amour ? »
Pendant longtemps ils se sont tus, murés dans le silence et souvent dans la honte, en proie au ressentiment ou à la gêne de leur entourage. Les quelque 100.000 enfants nés de mère française et de père allemand durant la guerre et l’occupation n’ont pourtant jamais été responsables de leur condition. Dans les années d’après-guerre, les préjugés et les vieilles haines ont parfois transformé leur jeunesse en calvaire. Ils étaient « les enfants de boches », les enfants de l’ennemi, ceux dont les mères avaient été tondues à la libération pour avoir pratiqué ce qu’on appelait alors la « collaboration horizontale ».

Né sous Z - Un film de Frédérique Pollet Rouyer
50 ans après son exil en France, Robert est rattrapé par son passé d’enfant métis d’Indochine. Il décide de remonter le fil du temps, pour tenter de comprendre pourquoi il n’a jamais connu son père français et a été séparé de sa mère vietnamienne. Au travers de sa quête, le film lève peu à peu le voile sur un épisode méconnu de l’histoire coloniale française. Ce que la République appelait alors la gestion du problème métis. Un voyage en France et au Vietnam, où se dessine peu à peu le destin tragique d’une femme vietnamienne aux temps des colonies. Un film qui parle du sang, de l’identité nationale, de la domination d’un peuple par un autre, et des blessures intimes de la colonisation. Un film de la transformation aussi, dont le héros trouve dans la confrontation avec son passé, la voie de l’apaisement.

Dans leurs veines coule le sang de l’ennemi
« Ta mère est une pute. Ton père, un assassin ». Ces mots, durs, terribles, insoutenables pour des gamins, on leur a craché à la figure tout au long de leur enfance. Parfois, ils les entendent encore aujourd’hui, plus de quarante ans après être nés dans l’enfer de la Guerre du Vietnam.
Traités de traitres ou de nègres, battus en raison de leur physique atypique... Les Bui Doi, nés d’une mère vietnamienne et d’un père américain, ont raconté à nos journalistes l’abandon, la honte et le mépris qui ont marqué leur enfance dans un Vietnam saigné à blanc.

Les Poussières de vie de la guerre du Vietnam : 50 000 métis, enfants de la honte
AVANT HORS-LA-LOI ET INDIGÈNES, RACHID BOUCHAREB s’était penché sur le destin des enfants nés des unions entre les soldats US et les vietnamiennes en réalisant le film « Poussières de vie » en 1994.
Quand l’occupant s’est retiré, les fruits de ces unions interdites faisaient figure de tabou suprême. Ostracisés, brutalisés et parfois liquidés, ces 50 000 bambins n’avaient pas, pour la plupart, de viabilité au Vietnam. Un accord a donc été conclu en 1986 entre le Vietnam et les USA pour rapatrier ces enfants en Amérique. A la suite de ces transferts ne subsistaient que 5 000 métis sur place, dont nombre d’afro-asiatiques pour lesquels l’existence était encore plus rude.

Pour finir sur une note positive, Hong : Itinéraire complexe d’une « poussière de vie »
Témoignage de Hong Dagognet, fille d’un militaire américain et d’une Vietnamienne retrace son histoire. Pièce après pièce, Hong Dagognet a rassemblé les éléments de son passé : amérasienne, fille de la guerre du Vietnam, arrachée à son pays, à sa famille et à son frère jumeau.


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