Cazeaux Cazeaux 6 mars 2017 19:22

bj 


Je trouve votre « avertissement » étrange dans le cadre d’un site destiné au débat :
 Si vous récusez ma définition, notre débat ici est clos, mais j’irai en discuter avec plaisir sur l’article que VOUS écrirez… et en prenant pour prémisse VOTRE définition…

Pourquoi faudrait-il rédiger un article sur ce qu’est ou que fut le fascisme pour « avoir le droit » en quelque sorte de discuter ? 

Je voudrais seulement réagir brièvement sur votre définition et donner quelque indice sur l’histoire du terme.

Vous dites : je considère fasciste celui qui prétend ; a) qu’une inégalité essentielle non seulement existe, mais DOIVE prévaloir entre les gens… et b) que la force soit un moyen acceptable de faire prévaloir et de maintenir cette inégalité. Cette assertion n’est pas rien. Tout le reste en découle ; réfléchissez. Mais c’est ça et rien de plus.

On peut affirmer ce que l’on veut , cela ne conférera pas pour autant de véracité à ses propos.

Etre fasciste, c’est adhérer au corps de doctrine du mouvement fasciste, créé en 1919 par Mussolini et tout un groupe de jeunes anciens combattants.
Ce mouvement a connu trois phases. La 1ère est celle des Faisceaux Italiens de Combat, elle va jusqu’aux toutes premières années du régime. La 2eme est celle du Parti National Fasciste, qui va jusqu’à l’arrestation du Duce en 1943. La 3eme est celle de la République Sociale de Salo, de la libération de Mussolini à la libération tout court en avril 1945.
La 1ere et la 3eme se ressemblent : dépassement de la lutte des classes et anti-léninisme, néocorporatisme se substituant à la représentation parlementaire, anticapitalisme et progrès social. La 2e phase est celle qui a inventé le totalitarisme - y-compris le terme - bien que de fait il fut d’un degré moindre que ceux ayant sévi en Allemagne et en URSS.

J’ignore où vous êtes allé chercher cette histoire d’inégalité « essentielle ». Le fascisme, en tant que doctrine, ne fut pas raciste ni antisémite. Il y eu d’ailleurs nombre de juifs dans les rangs du fascisme initial, nettement plus qu’en proportion du nombre de juifs dans la population italienne. Les lois raciales de 1940 furent opportunistes mais en rien inspirées par le corpus doctrinal fasciste.
A l’échelon européen, le mouvement qui s’est le plus rapproché du fascisme initial est la Phalange espagnole dont le doctrinaire fut José Antonio Primo de la Riveira, avec le gros bémol qu’elle se voulait catholique et prônait une société foncièrement catholique.

COMMENT LE TERME FASCISME A PRIS CETTE ACCEPTION FOURRE TOUT ACTUEL
Ce sont les soviétiques qui ont donné au mot fasciste un sens équivalent à tout ce qui est détestable et doit être éradiqué. Les fascistes italiens ayant barré la route au communisme avec vigueur, ils sont devenus la bête noir de l’internationale marxiste-léniniste. Ainsi, quand les nazis ont pris le pouvoir puis commencé la conquête de l’Europe, c’est avec le même terme de fasciste que les soviétiques ont parlé d’eux. Encore aujourd’hui, si vous parlez avec un Russe qui a vécu adulte en période soviétique, vous n’entendrez pas le mot nazi pour désigner les hitlériens ; il n’existe qu’un terme, celui de fasciste, également valable pour désigner au fil du temps, les communistes purgés par le pouvoir moscovite. 
L’influence marxiste-léniniste a été telle en Occident que le mot fasciste a pris le sens qu’on lui connaît, en gros, salopard, ordure etc.

FASCISME ET FN
Je serai plus bref. Le Pen n’a jamais appartenu à la mouvance néofasciste française. Il est né politiquement avec le poujadisme, courant nettement distinct de la doctrine fasciste. Il y a eu, dès les années cinquante, des groupuscules néofascistes et des intellectuels se proclamant fascistes comme Maurice Bardèche. Le Pen n’a pas eu de commerce avec eux, c’était et il est resté, un national conservateur, plutôt héritier d’une droite bonapartiste. Le fait que trois ou quatre anciens de la Milice ou des Waffen SS aient rallié Le Pen, trente ans après la guerre, n’a eu aucune influence dans les orientations du FN.

AUCUNE MENACE FASCISTE
Au sens où vous l’entendez, c’est plutôt vrai. Au sens d’une parenté en ce qui concerne le rejet du parlementarisme et l’exaltation nationaliste, il y a un péril ou un espoir, selon son point de vue, d’un renouveau fasciste, notamment dans les ex pays d’Europe de l’Est, avec l’antisémitisme en prime.
En France, certainement pas. Même sous le régime de Vichy, la mouvance d’inspiration fasciste ou nazie n’a guère été populaire. Tout au plus 50 000 militants, tous groupes confondus.




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