Roubachoff 16 mars 2017 00:30
Bonsoir Fergus,
Désolé d’insister, mais l’enjeu est si important... Dans vos derniers articles, on sent toute l’horreur que vous inspire le personnage de Fillon. Et encore, je suis persuadé que nous sommes très loin de tout savoir. Comment, dans ces conditions, pouvez-vous continuer à vanter le « vote inutile » ? Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit. Encore une fois, rappelons que cette élection, en réalité, n’aura qu’un tour, le candidat finissant deuxième étant assuré de gagner l’Elysée. Pensez-vous que c’est déjà râpé pour Fillon ? Si c’est le cas, vous vous trompez. Avec des sondages qui endorment les gens (volontairement ou non, on s’en fiche) le risque d’une « surprise à la Trump » n’est pas écarté. Et quand ce sera fait, il n’y aura plus moyen de revenir en arrière.
Hamon est effectivement un benêt et une baudruche. Pendant la primaire, il a balancé des trucs pour rigoler, certain qu’il ne gagnerait pas, et le voilà obligé de détricoter ses fadaises. Tous les gens que je croise en riraient volontiers, si ce n’était pas si triste.
Mélenchon peine à gagner des voix pour deux raisons évidentes. D’abord, avec Hamon au lieu de Valls, tous les électeurs du PS qui quittent le navire filent chez Macron. Ensuite... Sincèrement, vous fait-il envie ce puritain qui alterne pitreries sud-américaines et discours moralisateurs à trois balles ? (Une perle récente sur son blog, au sujet de la GPA : « Tous les désirs ne sont pas des droits. » Oui, monsieur, sauf que je n’ai pas trois ans, et surtout pas besoin qu’on me mette en garde contre les caries quand on mange trop de bonbons.) Face à son programme, qui consiste à réguler le capitalisme en aval (en gros via l’impôt et rien que l’impôt) les gens lucides pressentent une catastrophe dont les classes défavorisées et moyennes paieront l’addition parce qu’elles seront prises au piège comme un lapin dans le faisceau des phares d’une voiture. Pensez au malheur que Tsipras et son complice Varoufakis ont attiré sur la Grèce. Avec des « amis » comme ça, les peuples n’ont plus besoin d’ennemis. Et j’ai peur que Mélenchon soit exactement de la même eau.
Reste Macron... Un bricoleur libéral débile, je vous le concède, mais qui sera tout de même mieux (ou moins mal) entouré que Le Pen (inutile de s’étendre sur la question) ou Fillon, désormais otage de la pire racaille sarkozyste. Pour modérer les âneries de Macron, il restera aussi les luttes sociales et un certain nombre de contre-pouvoirs. Vous imaginez ce qu’il subsistera des syndicats, de la justice et de la presse sous Le Pen ? Eh bien, avec Fillon, considérant ses tendances profondes plus ce qu’il vient de vivre, ce sera à peu près la même chose.
Sur le pont du Titanic en train de couler, de beaux esprits s’interrogent sur la couleur du canot de sauvetage dans lequel ils consentiront à monter. Moi, je sauterai dans le premier qui se présentera.
Une dernière remarque sur le « vote inutile ». On a vu ce que ça a donné en 2002 (Mamère et Taubira, Chevènement était un ennemi déclaré de Jospin) et c’est, j’en suis convaincu, cette catastrophe (un second mandant inepte de Chirac, sauf sur l’affaire irakienne) qui est la source de nos malheurs ultérieurs, à savoir l’élection de Sarkozy puis celle de Hollande.
Si nous évitions d’alourdir l’addition en 2017 ?
Cordialement

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