Analis 19 avril 2017 11:21

@Dom66

J’ai beaucoup réfléchi à ce que vous écrivez, qui est surprenant à bien des égards. Vous prétendez avoir vécu à Madagascar au moment des massacres, certes vous deviez avoir 4 ans et ne pouvez guère vous en souvenir, mais dans les années suivantes vous viviez dans le même pays qui avait vu grandir les tensions qui avaient menées à l’insurrection, dans une situation qui n’avait pas changé. Il est curieux que vous n’ayez rien senti de tout cela.

Mais peut-être cela peut-il s’expliquer, car les locaux qui partageaient l’existence des colons n’étaient pas n’importe qui, mais les notables qui collaboraient avec ces derniers et en profitaient. Les écoles que vous fréquentiez travaillaient à former des élites cadres et des administrateurs non pour le bien de Madagascar, mais pour celui de la France. Les seuls Malgaches qui en profitaient étaient en effet ceux-là, les collaborateurs, ceux qui envoyaient leurs enfants à ces classes afin de leur permettre d’apprendre comment profiter de leur pays et de son peuple, avec l’aide du colonisateur. Les mêmes, en fait qui ont continué à perpétuer ce système après la supposée décolonisation. Ce qu’on appelle le néo-colonialisme, qui est bien responsable du sous-développement maintenu, et a été prégnant en Françafrique durant très longtemps, et n’a pas encore disparu, même s’il montre des signes de fatigue.

Et il y a pas mal de choses à préciser. Non, les pays d’Afrique ne se sont pas appauvris après la soit-disante décolonisation, et leur situation ne s’est pas dégradée, au pire elle est restée la même, tant économiquement que politiquement. Si celle-ci a stagné, suite à une colonisation qui ne les avait développés en rien, et même souvent appauvris et avait dissous leurs structures sociales, c’est bien à cause de ces élites inféodées à la France, les mêmes en fait, qui ont perpétué les structures de pillage au profit de la France, sous la supervision de cette dernière. Hélas, les autorités coloniales n’ont pas laissé les colonisés "sans outils pour comprendre comment survivre dans la modernité", bien au contraire ! Ce n’est que maintenant qu’on voit enfin se dessiner une croissance forte dans l’Afrique « ex »-française, après hélas des désastres écologiques sponsorisés par les multinationales néo-colonialistes. Maintenant que l’étau de la Françafrique se desserre un peu, alors que l’Afrique anglophone, ainsi que l’Inde, a accroché le train du développement depuis plus longtemps.


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