amiaplacidus amiaplacidus 15 avril 2017 12:26

@Alren
« ...Dans cette hostilité, il y a une part importante de jalousie et de refus d’un embryon de mondialisation.... »
Ne pensez-vous pas qu’il en va de même en France avec les tenants du FN ?

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"...nous pourrions créer dans ce pays où tout est possible du fait du haut niveau de ses ingénieurs, une industrie horlogère puissante ...« 
Peut-être êtes-vous trop jeune pour vous souvenir, mais il y avait en France une industrie horlogère de très bon niveau, Lip et le combat de ses ouvriers, cela ne rappelle-t-il rien ? (https://fr.wikipedia.org/wiki/Lip)

Maintenant, la quasi totalité des travailleurs formés dans les écoles française d’horlogerie vont travailler en Suisse. La France paye leur formation, la Suisse exploite leurs compétences.
Qui est responsable de cette situation ? N’est-ce pas les »élites« françaises (ceux qui, précisément, sont (dé)formés dans les grandes écoles) qui dans les années 1980 proclamaient partout : »l’industrie, c’est fini, maintenant en France, l’avenir c’est la bancassurance« , on voit maintenant le triste résultat de ces stupidités.

A contrario, la Suisse continue de miser sur l’industrie et développe ses outils de formation dans ce domaine. Par exemple, j’ai fait mes études dans une bonne petite école d’ingénieur locale (à l’époque EPUL, maintenant EPFL), c’est maintenant une grande école, de réputation mondiale, qui joue dans la cour des grands (entre 20em et 30em de pratiquement tous les classements), elle a une expertise reconnue en bio-technologie, informatique, énergies nouvelles, etc. Elle est à la base d’un foisonnement de petites entreprises innovantes dans la région de Lausanne.
J’ai vu l’autre jour une émission de la télé suisse (que je capte sans problème), on y présentait une entreprise suisse qui exporte 80 % de sa production. Et j’ai été scié de voir qu’il s’agissait de matelas. Mais il fallait voir l’usine : quelques ingénieurs, des dizaines de techniciens et quelques ouvriers avec une armée de robots. Comme quoi, avec des coûts salariaux pratiquement triple de la France, mais avec une technologie de production à la pointe, la Suisse peut exporter même des produits de grande consommation (il faut dire aussi que les coûts actionnariaux sont plus bas qu’en France).

Pendant ce temps que fait la France ? Je suis navré, consterné même, de constater qu’il ne se passe quasiment rien en France, pire, les écoles dont vous parlez sont en régression constante en comparaison internationale (par exemple, allez voir les différents classements de l’X). Les classes dirigeantes sont arc-boutées sur leurs privilèges et ne veulent pas bouger d’un millimètre.
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Maintenant, en dehors de niches, horlogerie dans le Jura et Neuchâtel, corps médical un peu partout en Suisse, la plupart des emplois occupés par les Français en Suisse sont des emplois, relativement, peu qualifiés.
L’informatique n’est pas une exception (c’est mon domaine, j’ai passé du génie électrique à l’informatique, il y a bien longtemps, fin des années 1960 pour être plus précis), les Suisses sont en train de se rendre compte que dans ce domaine, il y a passablement de gens qui sont »grands diseurs et petits faiseurs".


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