agent ananas agent ananas 7 avril 2017 09:20

Pour comprendre l’aveuglement du prix nobel « Daw Suu » à propos du « génocide » contre les rohingyas, il faut savoir que si elle prenait leur défense elle ne resterait pas longtemps au pouvoir. Sa base électorale est en majorité constituée par les « bamars », l’ethnie majoritaire qui est profondément nationaliste.
Sur un autre post en 2013, j’écrivais  : "Les idéaux démocratiques et les beaux principes des droits de l’homme tant proclamés par Daw Suu et la mouvance de la NLD ne s’appliquent pas aux rohingyas. Ko Ko Gyi, un ancien prisonnier politique pour son rôle de leader du soulèvement de 1988, a déclaré l’an dernier que les rohingyas étaient des "terroristes qui violent notre souveraineté". Nyan Win, porte parole de la NLD a lui déclaré que « les rohingyas ne sont pas nos citoyens ». Ces déclarations sont dénuées de fondement et équivalent à la position du Ku Klux Klan de vouloir renvoyer les afro-américains en Afrique".
Cette crise peut aussi s’expliquer par le projet de pipeline qui doit acheminer le gaz exploité au large de Sittwe jusqu’à la province du Yunnan en Chine. Sittwe est la capitale de l’Arakan, l’état où vivent la majorité des rohingyas. Il est aussi intéressant de noter que la région où débouche ce pipeline - l’état Kachin - est aussi en proie à une guerre civile qui a repris en 2011. Si on voudrait nuire à l’approvisionnement énergétique de la Chine, on ne s’y prendrait pas autrement, et qu’il y a tout lieu de croire que ces troubles font parti du plan de « containment » de la Chine. Cette situation ressemble à s’y méprendre aux tensions au Balouchistan où la Chine à un projet similaire.
Bref le « Grand Jeu » cher à Kipling...
Quant à Ko Ni, le conseiller juridique musulman de la NLD (parti d’Aung San Suu Kyi), il fait peu de doute que son assassinat ait été commandité par l’armée. En effet, il était celui qui connaissait la Constitution de 2011 sur le bouts des doigts et était chargé par la NLD d’établir des propositions pour la réformer. Manifestement les militaires qui ont 25% des sièges au parlement en vertu de « leur » Constitution ne veulent pas perdre de ce qui leur reste de pouvoir ni leurs privilèges ...
Mon ami, le docteur Myat Htoo (petit fils de U Razak, le seul musulman du cabinet d’Aung San et assassiné à ses côtés en 1947) est pessimiste quant à l’avenir du Myanmar. Peu après les élections de 2015, de nombreuses organisations locales tentaient de le persuader de revenir de son exil aux Etats-Unis pour reconstruire le pays. Aujourd’hui ces mêmes organisations lui conseille de rester à l’écart tant la situation semble désenchantée.


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