Onecinikiou 4 mai 2017 21:01

@titi

Notre pays ne tient que parce que nous profitons des taux d’emprunt « presque allemands »

Allez dire aux Grecs ou aux Espagnols avant l’ouverture des vannes du QE par la BCE de Draghi, quand les taux de leurs bons à 10 ans dépassaient les 20%, qu’ils profitaient de taux d’emprunt « presque allemands ». En fait nous ne sommes pas en régime de monnaie unique, mais de monnaie commune. Tous les Etats conservent en propre leur capacité à se refinancer, et donc les taux afférents. 

Redonnez le pouvoir à une banque centrale d’imprimer à volonté de la monnaie, vous tuez conséquemment le monopole des marchés financiers, et vous annihilez toutes velléités spéculatives, même en situation de crise économique. Pour preuve la politique d’assouplissement monétaire de la BCE, qui a effondré les taux d’emprunt qui étaient hors de contrôle la séquence précédente. Idem au Japon, dont la dette souveraine est pourtant la plus importante au monde, et qui ne craint nullement d’attaques sur sa monnaie, et profite de taux quasi plancher. Qui s’y risquerait d’ailleurs, sachant que la BNJ est devenu un puit sans fond !

Voyez moi les spéculateurs ne me font pas peur, encore qu’il faille avoir la maitrise de sa politique monétaire, qui est une arme nucléaire à laquelle personne ne peut s’opposer. Et surtout pas les fonds spéculatifs. Une nouvelle fois les traités européens, qui nous lient les mains, jouent ici un rôle mortifère. Vous croyez que Soros aurait pu jouer contre le franc dans les années 90 sans la loi de 1973 interdisant au Trésor d’emprunter directement à la BNF ? Poser la question c’est y répondre. La réalité est que nos dirigeants politiques compromis, dans la main des financiers, se sont fourvoyés en désarmant l’Etat contre les puissances d’argent. 

« La dévaluation de 20% ca revient au même que d’augmenter le temps de travail de 20%. »

Vous ça vous va peut-être, mais ce n’est peut-être pas le cas d’une majorité. On pourrait tout aussi bien baisser les salaires de 20% (sans baisse du temps de travail cela va de soi) si on va par là. Mais ce modèle déflationniste est-il socialement tolérable ? Et puis pourquoi faire compliqué lorsqu’on peut faire simple. Nous avons vécu en régime de change (fixes ou flottants) pendant des décennies sans anicroche, et avec des économies plutôt florissantes. Mais nous disposions alors d’une monnaie en propre, et d’un taux de change que nous pouvions adapter (rôle qui peut être dévolu au marché) à la compétitivité de notre appareil productif. Aujourd’hui, avec l’euro, à part creuser le déficit de notre balance commerciale, condamner des masses de nos concitoyens au chômage, et voir partir nos usines à l’étranger, je ne vois pas où est le bénéfice. Ah si, il se trouvera toujours quelques connards pour la justifier en invoquant les facilités touristiques intra-européens. Va pas pouvoir faire beaucoup de tourisme le chômeur aux poches vides....

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