Pascal L 13 mai 2017 19:23

« Seul le dialogue et la convergence entre les religions »

Pour le dialogue certainement, mais la convergence entre les religions est un non-sens. Est-il possible pour un Musulmans de reconnaître le Christ comme Dieu ou pour un Chrétien de reconnaître Muḥammad comme prophète ? La réponse est non sans ambiguïté dans les deux cas.
On peut apprendre à connaître la religion de l’autre, encore faut-il que cela reste possible. La possession d’un Evangile par un Musulman est encore puni de mort dans quelques pays. Par ailleurs, je crains que les 118 condamnations du Christianisme dans le Coran ne facilitent pas le dialogue. Je n’imagine pas que l’Islam réforme le Coran.

« le pape le plus progressiste de l’histoire »
Cela ne veux rien dire. La révélation chrétienne est complète avec la pentecôte 50 jours après la résurrection du Christ. Ce qui peut encore évoluer, c’est notre compréhension des mystères de Dieu, et cette évolution ne peut être contradictoire avec le texte des Evangiles. Le Christianisme n’est pas une religion qui évolue avec l’histoire. Le Christ continue son enseignement grâce à l’Esprit-Saint, mais cet enseignement ne remet jamais en cause ce qui a été dit dans les Evangiles. Si progrès il y a, cela concerne notre propre comportement dans l’accueil de l’esprit-Saint et la transmission de l’amour que nous recevons du Christ.

« loin de l’islamophobie qui s’étend... »
l’islamophobie est la peur de l’Islam et non la haine. La peur de ceux qui ne connaissent pas l’Islam peut se comprendre, vu la situation qui prévaut dans nos banlieues, mais ceux qui répandent la haine sont ultra-minoritaires. La critique d’une religion n’est pas non plus de la haine. Ils y a beaucoup plus d’actes anti-chrétiens qu’anti-musulmans en France. N’ayez donc pas peur de la peur !

« Le grand Cheikh Al-Azhar, [...] a [...] un fort désir de répandre la modération, combattre l’extrémisme et contrer l’idéologie »
Sans doute, car les extrémistes ne sont pas ses amis, mais il y a des limites à son désir. Il ne faut tout de même pas que ses élèves se posent des questions trop gênantes sur les fondements de l’Islam. Ils y en a qui finissent en prison. Le désir ne suffit d’ailleurs pas. Les extrémistes se basent aussi sur le Coran et le dogme de l’abrogation ne facilite pas la modération. La plupart des Musulmans modérés n’ont aucune conscience de ce qui est vraiment écrit dans le Coran. J’ai testé de mon côté et j’en ai vu faire des bonds en arrière avec la lecture de s61,4 ou s9,124. S’il faut oublier le Coran pour professer un Islam modéré, cela ne me pose pas de problème, mais il faudrait le dire.

« l’Islam affirme que la différence est inévitable » Quelles conclusions peut-on tirer de la sourate 109 ? En dehors de cette sourate, il n’y a pas grand chose pour soutenir cette affirmation. Avez-vous d’autres sources ?

« en soulignant que la liberté est un pilier de l’Islam » Cette affirmation est basée sur les versets S2,256 et S5,105 « Pas de contrainte en religion ! car le bon chemin se distingue de l’errance. Donc quiconque décroît au Rebelle (les idoles) tandis qu’il croit en Dieu, saisit alors l’anse la plus solide, sans brisure. Et Dieu entend, il sait (trad. Hamidullah) » et « Ho, les croyants ! Occupez-vous de vous-même ! Point ne vous nuira celui qui est égaré, si vous êtes dans la guidée. Vers Dieu est votre retour à tous » 
Outre le fait que les versets 2,256 et 2,257 n’ont rien à voir avec les versets suivants et précédents et sont probablement des interpolations, ce verset 2,256 est abrogé pour beaucoup d’exégètes et ceux qui le reconnaissent en limitent la portée par un cas particulier. Le verset abrogeant est le s9,5 qui n’est pas triste : « Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » soit « vous payez ou vous mourrez ».
le verset S5,105 est également marqué comme abrogé. Cela ne laisse pas beaucoup de place à la liberté.

« tout conflit religieux pourrait entraîner de nombreuses pertes humaines »
Il n’existe pas de conflit religieux en tant que tel. Il faut une reprise de la religion par le pouvoir politique pour que de tel conflits se produisent. De notre côté, la séparation entre la religion et l’Etat est actée. Qu’en est-il dans les pays Musulmans ? Quand on voit, en Turquie, l’OPA de l’Etat sur la religion, il y a de quoi être inquiet.

« recul du rôle des institutions religieuses modérées depuis des décennies » C’est un problème exclusivement musulman. Les autorité religieuses dites modérées n’arrivent pas à combattre l’extrémisme parce qu’elle ne trouvent pas de réponse théologique à l’extrémisme. Le Coran est le principal outil des extrémistes. Faut-il l’abroger dans son intégralité ?

« La propagande antireligieuse est pire que le terrorisme »
Si les bases de la religion sont solides, que peut-elle craindre ? La propagande antireligieuse est l’occasion de défendre ses idées.

« répandre la culture de la modération, de la tolérance et du dialogue »
Certainement, mais une culture ce n’est pas la théologie et on ne peut réduire une religion quelle qu’elle soit à une culture ou à une morale. Les Athées ont aussi une culture et une morale et beaucoup sont modérés.

« L’Égypte est le bastion de l’Islam, mais aussi de la modération, la tolérance et la coexistence » en faisant des coptes des sous-citoyens... Les touristes sont bien acceptés, mais eux aussi, ils payent. Je n’irai d’ailleurs jamais faire le touriste en Egypte, je trouve que cela est humiliant pour le peuple égyptien qui mérite bien mieux. Ils en vivent, mais à quel prix ?


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