Taverne Taverne 19 mai 2017 00:02

Il y a des imprécisions dans les termes.

1er point : Age de régression ou période ?

« Nous sommes entrés dans une période régressive », écrivez-vous sous un titre qui parle d’un Age de régression.

Est pris, comme point de de départ de cette période, le « contexte inédit, après les attentats de 2015 en France puis le Brexit et l’élection de Donald Trump » : cela me paraît très court comme période pour en tirer des conclusions. Donc, ce ne serait pas un âge de régression mais juste une période et encore une très courte période soigneusement choisie et localisée. Très récente : donc manque de prise de recul.

Pour l’exemple d’Internet, l’article parle du "constat (d’un) auteur qui a très bien analysé les évolutions toutes récentes sur les réseaux sociaux, considérés naguère (1) comme leviers de démocratie pendant le printemps arabe, maintenant devenus terrains de jeu et de défoulement haineux« 

(1) J’aime bien le »naguère« qui laisse accroire que Internet existe depuis des siècles. Mais ce naguère montre aussi à quel point les auteurs ont rapetissé leur point de vue sur la durée : si »naguère« désigne la période d’avant les printemps arabes, alors oui, pourquoi ne pas appeler un »âge« une toute petite période de temps. N’ayons plus peur de déformer le sens des mots et des grandeurs.

Je crois que ce n’est que vue de l’esprit : Internet était décrié déjà avant les printemps arabes et la haine comme la désinformation y régnaient déjà avant. Le côté levier de démocratie aussi existait avant ces événements et demeure, comme on le voit dans certains pays privés de liberté d’’expression.

2ème point : qu’est-ce ici que la régression ?

Pour être capable de dessiner une régression, il faut pouvoir identifier et caractériser des stades d’évolution. Comme Freud avec ses stades d’évolution de la sexualité de l’enfant. Or, rien de ce genre ici. Quels sont les paliers successifs définis ? Mystère ! Mais je dirai »normal" vu que la période étudiée est ultra ramassée.

Les auteurs, avec le peu de recul historique, sont-ils en mesure de dire quelles sont les régressions exceptionnelles, récurrentes et définitives ? Évidemment non. Je crois qu’une fois encore, l’éditeur s’est piqué de donner un titre présomptueux et emphatique à son ouvrage. Une sale habitude que l’on voit partout. Pourrait-on parler de régression à propos de cette pratique ?


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