Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2017 14:29

A l’auteur,
Votre article est tout à fait intéressant, mais je vois qu’à la fin vous reprenez , avec l’histoire de Périandre, le même schéma psychanalytique que cet Italien italien dont les explications m’avaient fait bien rire. Certes, l’épouse de Macron, étant donné son âge, pourrait être sa mère, mais elle n’est pas sa mère, et tout de monde connaît des couples de cette sorte qui ne sont pas plus fous que d’autres.

Ce qui m’a surtout frappé dans le « cas » Macron, c’est l’incohérence, et c’est probablement ce qui faisait dire à Rama Yade qu’il était fou. Cela dit, Je me rappelle très bien telle déclaration de Bayrou lors de son ralliement, jurant ses grands dieux qu’il ne réclamait rien ni pour lui ni pour son parti, mais qui voyait rouge quelques semaines plus tard parce qu’il n’avait pas du tout obtenu ce qu’il avait espéré. Bayrou est-il fou lui aussi ? Si on commence à faire de la psychiatrie sauvage, il est à craindre qu’il ne reste plus beaucoup de gens dont on pourra garantir la santé mentale.

J’entendais beaucoup parler de Macron ; je ne m’y intéressais pas et je résumais mon impression en disant qu’il n’était qu’une « baudruche ». Je m’étais quand même fait un devoir de regarder sur la chaîne parlementaire un documentaire intitulé « Dans la tête d’Emmanuel Macron ». J’en avais retiré le sentiment que dans la tête d’Emmanuel Macron, il n’y avait rien du tout. Quelques hurlements hystériques lors de meetings dont la télévision avait brièvement rendu compte m’avaient paru du plus mauvais augure, tout aussi bien que l’espèce de séduction exercée par le personnage sur des spécialistes de la chose politique bien plus compétents que je ne saurais l’être.

La mort dans l’âme, il aura bien fallu voter pour Macron. L’imitation, devant la pyramide du Louvre, de l’homme à la francisque errant avec sa petite rose à la main dans les caves du panthéon, c’était parfaitement ridicule. Rien à redire de son discours d’intronisation à l’Elysée, contre le déclinisme, mais cela n’empêchait pas de se souvenir que le même, devant la momie du FLN avait salement craché sur son pays qu’il avait, bêtement et odieusement, rendu coupable d’un crime contre l’humanité.

Finalement, il n’aura jamais été question des problèmes qui déchirent le pays. Le candidat de la presse bobo se fout complètement de la France « périphérique » très bien analysées par Guilluy, et il n’aura jamais été autant question des basses questions de la cuisine des états majors politique que ces derniers jours. Pour quelqu’un qui prétendait s’affranchir de la politicaillerie, il était difficile de faire pis.

Certains me répètent depuis le début que Macron est un type « intelligent ». Pour moi, l’intelligence, c’est la clairvoyance, ce n’est pas cette « habileté » que les moralistes classiques ont tant critiquée. Mitterrand, selon le mot de De Gaulle pouvait bien être un « Florentin », il ne voyait pas au-delà de ses propres intérêts de carrière. Sur les foires de sa région, il eût été un excellent maquignon, mais sa présidence aura été à l’origine de toute une suite de catastrophes. Ne sutor ultra crepidam ! disaient les anciens. Macron m’apparaît comme un politicard de la même espèce. Certes, il est jeune, mais il arrive sur la scène avec les très gros sabots des anciennes politiques qui ont misérablement échoué.

L’imitation de l’Allemagne, la glorification hyperbolique de l’Europe, cela fait partie d’une très ancienne religion à laquelle personne ne croit plus. Dès la rentrée de septembre, les vrais problèmes vont commencer, et la tendance de Macron, qui se prend déjà en son sérail élyséen pour une sorte de sultan sera probablement d’imiter le Mussolini des Turcs - un vrai fou, celui-là, et particulièrement dangereux ! Sauf que les Français n’ont pas l’habitude de se laisser marcher très longtemps sur les pieds.

 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe