Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2017 19:37

Luc Bigé décrit très bien les quatres formes de logiques qui « gouvernent » la réalité humaine (logiques causale, circulaire, symbolique et analogique). Être spécialisé dans l’une ne fait pas de nous un « humain » accompli, loin s’en faut.
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@Philippe Vergnes

Que Macron paraisse ne pas avoir accès à certaines dimensions de l’expérience humaine, c’est plus que probable ; en ce sens je veux bien admettre qu’il soit un psychopathe. Mais ce qui m’inquiète aussi grandement à ce compte-là, c’est la fascination qu’il peut exercer sur bon nombre de nos contemporains ; celle-ci relève tout autant de la pathologie.

On aimait encore, au XVIIIe siècle (Dumarsais) rappeler telle proposition de la République de Platon posant que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes ou quand les philosophes seront rois. Cette belle utopie, qui présuppose chez le philosophe cette plus vaste étendue du champ de conscience que vous paraissez évoquer, l’histoire l’aura assez constamment invalidée, et on ne peut guère attendre d’un Président de la république qu’il soit un philosophe capable de s’élever au-dessus des passions ordinaires : on n’arrive jamais à ces sortes de postes si on n’est pas animé par des ressorts qui relèvent plus de l’art de la manipulation qu’est l’exercice du pouvoir que d’un pur souci de la Connaissance.

 Quand Macron ira barboter avec de l’eau jusqu’aux cuisses, comme Paul Deschanel, dans le bassin des jardins de l’Elysée, quand il grimpera dans les arbres du même parc dont ses proches le supplieront de descendre, quand il trouvera bon de bisser un discours qu’on aura applaudi et enfin quand on le trouvera tombé du train et complètement égaré au bord d’une voie ferrée, je dirai qu’il est fou.

Ca viendra peut-être mais on n’en est pas encore là. Pour l’instant, on a un président de la République qui se comporte comme un acteur : il a repéré qu’il y a dans son jeu des choses qui marchent, et d’autres qui sont sans effet, voire contre-productives. Il est capable de se corriger, mais ce qu’il croit voir en face de lui, c’est un public en quête de divertissement, et pas du tout un pays traversé de difficultés multiples. Il emprunte à gauche et à droite les vieux couplets bien connus et souvent joués qui peuvent encore séduire, mais en même temps, il paraît ne rien voir au-delà des projecteurs qui éclairent une scène où se joue un simulacre puéril et très simplifié d’un réel complexe dont il ne semble pas avoir la moindre idée.

« Malheur au pays dont le roi est un enfant », dit l’Ecclésiaste.
Tout ça finira mal !


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