Pascal L 3 juillet 2017 19:34
@Emile Mourey
Vous acceptez sans discuter les éléments de la légendologie musulmane, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cette légende ne repose sur rien de concret. Attention, si vous reconnaissez Muḥammad comme prophète, vous serez Musulman aux yeux de bien des Musulmans et un retour arrière est considéré comme une apostasie, punie de la peine de mort dans plusieurs pays.

Les feuillets de Birmingham n’ont pour seul avantage que l’on y ait fait une explication qui aille dans votre sens, mais la datation du support ne fait pas la datation de ce qui est écrit dessus. Nous savons qu’il s’agit de pages extraites du codex qui est à la BN et qu’il ne peut être plus ancien. D’ailleurs ces deux feuillets étaient connus depuis longtemps et nous savons que le codex de la BN est constitué d’au moins trois couches successives. Le carbone 14 ne peut dater que le support et nous savons qu’il y a beaucoup d’éléments qui peuvent polluer la mesure. Pour dater un document, il est plus fiable d’analyser l’écriture et de la comparer à des documents dont la date est connue (référence à un événement historique par exemple). L’arabe n’est pas utilisé que pour le Coran, il existe toute une poésie pré-coranique qui peut servir de référence. L’écriture arabe du 7ème siècle est très défective (16 consonnes sur 28, pas de points diacritiques ou de voyellisation). De ce fait, cette écriture évolue assez vite et chaque période est marquée par des progrès. L’existence de points diacritiques sur ces deux feuillets indique une écriture tardive (8ème siècle ou ultérieur). Il ne faut pas oublier que la datation au 7ème siècle a été faite par un Musulman (docteur Muhammad Isa Walley) et sert son propos. Il n’avance que des hypothèses qu’il est bien incapable de démontrer. Le centre de recherche et d’études islamiques de Riyad ne confirme d’ailleurs pas cette datation précoce.

« Non ! Si cela l’avait été, cela aurait été dit clairement » Pour tout Musulman, le Coran est la parole de Dieu, Waraqa ni aucun humain ne peut en être l’auteur. En fait l’origine araméenne d’une partie du Coran est démontrée par la thèse de Jean-Jacques Walter « le Coran révélé par la théorie des codes ». Il est d’ailleurs troublant que Waraqa en arabe signifie feuillets et c’est sous cette forme que les premiers Coran ont été rassemblés - cela sent la manipulation ultérieure. Si j’ai utilisé « probablement » c’est parce que l’existence même de ce Waraqa est suspecte. Les scribes du Coran ne sont pas connus car le Coran a principalement été écrit au 8ème siècle sous les ordres des califes et non du vivant de Muḥammad dont le nom a été totalement oublié pendant les 50 années qui suivent sa mort. Les scribes abbassides ne sont d’ailleurs pas en reste (donc après 750), vu les nombreux éléments d’origine perse dans le Coran (les descriptions du paradis par exemple). Ce sont eux qui ont établi le dogme de l’incréation du Coran et inventé le voyage de Muḥammad à Jérusalem puis au ciel pour y voir le Coran.
Les inscriptions du dôme du rocher sont d’ailleurs éloquentes à ce sujet, car elle ne parlent pas de l’événement le plus important qui est censé s’y être passé. Ce dogme n’existait pas dans les années 690. Les citations de Mḥmd sur ce monument sont d’ailleurs ambigües ; il n’est pas possible de savoir si cela représente Muḥammad ou « le loué » ou « le désiré » qui dans ce dernier cas ne peut être que Jésus dont le retour imminent était attendu sur ce lieu. Il était même tellement attendu qu’un calife a fait murer la porte par où il devait revenir, des fois qu’il soit obligé de lui remettre les clefs de son palais.

« le terme de judéonazaréen, sauf erreur de ma part, ne se trouve pas dans les textes musulmans »
Il se trouve sous la forme de « nazaréen », du moins pour les versets du Coran antérieurs à 750. Ces Judéonazaréens ayant disparu, les scribes abbassides ont semé la confusion en réutilisant ce terme pour les Chrétiens, mais de manière inappropriée, les Chrétiens n’utilisaient plus de terme depuis le premier siècle. Cela peut provenir d’une méconnaissance du contexte syriaque original par les Perses.

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