kalachnikov kalachnikov 2 août 2017 23:39

@ Taverne

Mais si j’ai lu ; simplement, mon premier commentaire ne porte que sur le bouquin d’Ibsen que je n’ai pas lu, à travers ce que tu rapportes.

Concernant ton propos propre : étant donné que le pur esprit n’existe pas, la quatrième source est forcément reliée à l’organique. Etant donné qu’elle implique la fausseté, l’erreur, le fourvoiement, le problème vient inévitablement de la conscience ; j’ai donné dans un commentaire précédent ce que je pensais être la naissance d’une pensée, la mécanique du penser. A l’étrange phénomène que l’Homme, en dépit d’une perception correcte, peut opter (par réflexe conditionné selon moi, voir ce que je dis du fauve et du dompteur) pour ce qui est contraire à son intérêt, s’ajoute un phénomène de déformation : l’individu méconnait ses sensations propres, il est en quelque sorte déréglé. Le réglage normal est celui de l’autoconservation : l’individu doit tout mettre en oeuvre pour vivre et accomplir sa mission cachée qui est de faire se perpétuer la vie (naître, se reproduire, mourir ; c’est plus complexe, et plus que cela mais je schématise ici pour ne pas digresser). Et déréglé, l’individu est réglé différemment : il veut imposer la vérité (une doctrine qui lui parle, à laquelle il adhère), sauver l’humanité, etc, etc. Le moi en fait est absent ; il est refoulé ; il apparait sous la forme du nous qui n’existe pas sinon en un agrégat ponctuel de je ; la raison est que le dressage auquel est soumis l’individu, et qu’on appelle pompeusement éducation,est basé sur la négation du moi ; c’est au prix de ce sacrifice de toute individualité qu’existe une société.
Les idéaux, quels qu’ils soient, reposent toujours sur le même canevas simpliste : ils s’appuient sur l’idée que ’ça ne va pas’ ; ils pointent une cause et préconisent la suppression de cette cause, ce qui entraînera la fin de l’état de marasme.
Après quelques siècles de pratique et d’expérience, que peut-on noter ? Que s’en remettre à un idéal, c’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin du fait que la conscience est faussée/déréglée ; que le seul idéal possible est en fait de déterminer pourquoi et comment la conscience est faussée.

J’ai donné toutes les clefs précédemment : la communauté n’existe pas, elle est artificielle et contrainte ; la conscience jusqu’ici à côté de la plaque ne se livre qu’à un odieux gribouillage sur le parchemin de la réalité qui est celle du corps plein et entier et un ; en dernière extrémité, passés au tamis, les idéaux se résument à un ’je ne suis pas libre, j’étouffe’.

Fin de la saison en enfer, venue d’une humanité heureuse et épanouie sous le soleil ?

"Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n’ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !… Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.

Cependant c’est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.

Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c’est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, — j’ai vu l’enfer des femmes là-bas ; — et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps." [Rimbaud]


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe