BA 17 août 2017 08:23

Groenland, Grèce, Portugal, Canada, Corse, Italie ... Les incendies se multiplient dans le monde.


Du Canada à la Grèce, en passant par l’Italie ou le Groenland, de nombreux pays ont été durement touchés, depuis le début du mois d’août, par des feux de forêt dévastateurs. La plupart d’entre eux sont encore en cours, et ont mobilisé un nombre record de pompiers et de matériels. Si la sécheresse est la cause principale de la prolifération des incendies, les comportements humains - délictueux ou non - en sont le plus souvent à l’origine.


● Une partie du Groenland en proie aux flammes.

Une partie du Groenland, où un record de chaleur a été enregistré en juillet, est en feu, une situation qui a conduit lundi la police à déconseiller d’y circuler dans deux zones du sud-ouest. Les zones concernées sont situées au-dessus du cercle polaire arctique et, selon les autorités, « les incendies ne devraient pas cesser dans les prochains jours ».


Les premiers foyers ont été signalés le 31 juillet sur ce territoire autonome du Danemark dont la végétation est en grande partie constituée de toundra.


Dans une des zones touchées, il est depuis lundi et jusqu’à nouvel ordre, interdit de fumer.


« Beaucoup d’endroits sont très secs et la moindre étincelle ou une négligence liée au tabagisme peut allumer un incendie », a expliqué la municipalité de Qaasuitsup. Selon l’institut météorologique danois, BMI, le mois de juillet a été « extrême » et un nouveau record de chaleur a été enregistré.


Un climatologue de l’institut, John Cappelen, relevait le 10 août sur Twitter une température de 24,8 degrés Celsius à l’aéroport de Nuuk, la capitale du Groenland. L’Arctique est particulièrement fragile et menacé par le réchauffement climatique.


● En Grèce, les incendies imputés à des actes criminels, le pays appelle l’UE à l’aide

Les pompiers grecs tentaient mercredi pour la quatrième journée consécutive de maîtriser trois grands fronts de feu dans le pays, de forts vents compliquant leur tâche. Dans l’immédiat, aucune zone habitée n’était menacée par ces feux, brûlant sur la côte balnéaire à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Athènes, près d’Amaliada dans l’ouest du Péloponnèse, et sur l’île de Zante, en mer Ionienne, a précisé à l’AFP un porte-parole des pompiers. La lutte est toutefois rude pour les forces déployées au vu de la multiplication des foyers depuis la fin de la semaine dernière et la puissance des vents, soufflant de 40 à 50 km/h sur les zones touchées, a-t-il précisé.

Sur le feu dans la région d’Athènes, qui avait démarré dimanche près de la localité de Kalamos, l’armée a été appelée en renfort, avec cent soldats déployés pour assister les 240 pompiers et les volontaires. Trois avions et quatre hélicoptères opéraient aussi contre les flammes, dont la fumée obscurcissait le ciel de la capitale, où l’odeur de brûlé était perceptible. De nombreux habitants de la zone ont quitté les lieux en raison de l’atmosphère étouffante. Au moins cinq habitations avaient été détruites lundi dans cet incendie.

La lutte des pompiers était aussi acharnée sur l’île touristique de Zante, où parmi de multiples foyers, deux grands fronts continuaient de progresser au sud-ouest et au nord-est. En visite sur l’île, le ministre de la Justice Stavros Kontonis a imputé les incendies à des actes criminels, une thèse reprise par les autorités locales après le départ d’une vingtaine de feux pour le seul week-end. « C’est du jamais vu. Nous avons observé 22 feux à Zante en seulement 24 heures », a de son côté affirmé Vassilis Matteopoulos, directeur régional des pompiers.

Mardi soir, les autorités ont fait appel à l’UE : « Du fait de la dangerosité de l’incendie » brûlant depuis dimanche sur la côte orientale de l’Attique, la région d’Athènes, à une cinquantaine de km de la capitale, le pays « a demandé l’activation du mécanisme européen de protection civile pour une assistance en moyens aériens », a annoncé lors d’un point de presse la porte-parole des pompiers, Stavroula Malliri. Elle a précisé que le pays demandait notamment quatre avions de type CL-415. La France s’est affirmée incapable de contribuer, devant elle-même lutter contre des feux notamment en Corse, a-t-elle précisé. Chypre a pour sa part déjà offert le concours de 60 pompiers, qu’un appareil militaire grec est parti embarquer, a-t-elle ajouté.

Entre dimanche et lundi, 91 départs de feu ont été recensés sur tout le pays, après une période clémente en matière d’incendies estivaux, plaies traditionnelles en Grèce en raison des températures élevées et des vents forts. Athènes a demandé, mardi, l’aide de l’Union européenne et attend déjà des renforts venus de Chypre.


● 220 départs d’incendie en une seule journée au Portugal

Les pompiers portugais, mobilisés par centaines depuis plusieurs jours, tentaient toujours lundi de maîtriser plusieurs feux de forêt dans le centre du pays. Ils ont vu des renforts arrivés d’Espagne dans le cadre d’un mécanisme d’entraide européenne. Au total, Madrid a fourni 120 pompiers, 27 véhicules et trois avions de lutte contre les incendies. Un Canadair a également été fourni par le Maroc.

Lundi à la mi-journée, l’Autorité nationale de protection civile (ANPC) recensait sur son site internet six feux actifs considérés comme « importants » sur l’ensemble du territoire, mobilisant près de 1300 pompiers, 400 véhicules et une trentaine d’avions ou hélicoptères.

Samedi, les pompiers portugais sont parvenus à maîtriser les deux incendies majeurs qui faisaient rage dans le centre du pays depuis mercredi, mais le risque de reprises et de nouveaux foyers restait élevé en raison des températures caniculaires. En raison de prévisions météo marquées par des températures approchant les 40 degrés, le niveau d’alerte orange, quatrième échelon de gravité sur cinq, devrait être prolongé jusqu’à nouvel ordre, a indiqué samedi la porte-parole de la protection civile, Patricia Gaspar. En conséquence des effets de la chaleur et de la sécheresse, mais aussi des comportements à risque des populations locales, « le Portugal a enregistré vendredi le plus grand nombre de feux de forêt en une seule journée » depuis le début de l’année, avec 220 départs d’incendie, a-t-elle souligné.

À la mi-juin, un gigantesque brasier avait fait 64 morts et plus de 200 blessés près de Pedrogao Grande, ravageant pendant cinq jours cette région du centre du Portugal avant d’être maîtrisé.


● Canada : la Colombie-Britannique brûle depuis quatre mois

Depuis avril, plus de 600.000 hectares ont été calcinés par 942 feux de forêt en Colombie-Britannique, au Canada. Depuis la mi-juillet, près de 50.000 personnes ont été évacuées. 7.000 d’entre elles sont toujours soumises à des ordres d’évacuation. Les incendies font toujours rage dans cette région, et plus de 4.000 pompiers sont mobilisés, dont 600 provenant d’autres provinces canadiennes et 200 venus du Mexique.

« Il s’agit du plus important déploiement de pompiers mexicains à l’étranger de toute l’histoire du pays », ont indiqué les autorités mexicaines dans un communiqué. Ce déploiement a été rendu possible grâce à un protocole d’accord entre le Canada et le Mexique sur le partage de ressources de gestion des feux de forêt.

L’état d’urgence, en vigueur dans la province depuis début juillet, a été prolongé la semaine dernière.


● Plus de 2000 hectares ravagés par les flammes en Corse


● Des centaines de départs de feux quotidiens en Italie


http://www.lefigaro.fr/sciences/2017/08/15/01008-20170815ARTFIG00127-groenland-grece-portugal-les-incendies-se-multiplient-dans-le-monde.php



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe