Agafia Agafia 30 août 2017 03:20

@Mélusine7

J’aime beaucoup votre histoire... Quelque part, elle me rappelle la mienne. 

Comme vous, j’ai aussi eu la chance de connaitre le Grand Amour, et comme vous le mariage, je m’en fous et ce, depuis toujours. Petite je disais déjà à mes parents que le mariage, ce serait : « jamais ! » et les enfants : « niet »
Je voulais être libre et indépendante. Toute jeune... et à 47 ans, je n’ai pas changé ^^

Sauf qu’à 21 ans, je L’ai rencontré... Et dès que je l’ai vu, je savais que c’était Lui. Jusqu’à me dire que, si vraiment le destin devait me faire mère, alors ce serait LUI, le père de mes enfants, Lui et pas un autre... 
Et pourtant c’était si compliqué de construire une relation durable avec Lui. Plusieurs milliers de km, et pour Lui, un job prenant (engagé militaire). Tout était compliqué mais l’Amour se joue de tout.
Notre Amour n’était fait que de séparations et de retrouvailles, de km avalés par milliers pour chacun de nous afin de nous retrouver... Alors on va à l’essentiel, on vit puissance 10, pas de place pour les prises de tête à deux balles, on gagne en intensité ce que l’on perd en temps. On n’en perd pas une miette de l’Autre. 
Ce fut presque 10 ans de passion jamais évaporée dans la routine,et pour cause !!...
Les efforts consentis de part et d’autre, les sacrifices et l’attente, ne peuvent faire douter de la force des sentiments partagés. 

Quand un jour, Il a décidé que ce serait sa dernière guerre, qu’Il avait assez éprouvé notre patience, et mon amour pour Lui comme son Amour pour moi, si solide, nous nous sommes enfin projetés dans l’avenir... J’étais heureuse, toujours aussi amoureuse et je nous imaginais... Nous nous imaginions... Nous tirions des plans sur la Comète. C’était LE Bonheur total !

Le destin en a voulu autrement... Il a fait sonner le glas pour Lui... Et pour m’anéantir un peu plus, son corps est demeuré quelque part, ses os ont blanchis sans sépulture. Disparu... Et ne pas savoir ajoute de la souffrance au chagrin, avec toujours cet horrible espérance de vouloir croire que peut-être... Peut-être... 
Tout imaginer et ne rien savoir. Jamais. Le deuil est impossible, difficile, long... Impossible ou presque. Sous le regard critique de certains, les commentaires désobligeants, les jugements arbitraires, les sous-entendus vaseux. Il faut combattre, lutter, pour survivre. 
Et contrairement à vous, Mélusine, j’ai lâché la rampe une fois, une seule. Sauvée in-extremis.
Les séquelles sont encore là. Comme des sangsues, à se nourrir de moi. Douloureuses. 

Quand j’ai enfin décidé de recommencer à vivre... Ce fut décevant. Mon Roi, c’était Lui et Lui n’est plus de ce monde. Les autres Hommes font pâle figure, et, grosse erreur de ma part, j’ai eu tendance à projeter sur l’autre, l’ombre de Lui. Décevant bien sûr...
A ne jamais faire. 

Je me suis corrigée depuis, mais je ne parviens pas à stabiliser une relation. Si je tombe amoureuse, c’est un bref rayon de soleil dans un ciel nuageux. Un plaisir sincère mais fugace. Quand on m’aime, je trouve que ça manque d’intensité. 

Ma seule consolation est de pouvoir me dire que j’ai connu l’Amour, le Vrai, le Grand, celui qui déplace les montagnes. Mais quoique Fort et Grand qui’il puisse être cet Amour partagé, il ne peut rien contre la mort. Elle décide, elle impose. Nous ne pouvons que nous soumettre.

Je sais qu’Il veille toujours sur moi, qu’il me visite lors des périodes de grand doute que je dois traverser. Il me soutient et m’aide dans mes choix. 
Il survit sous ma peau.

Le tombeau de Lui est dans mon coeur et mes souvenirs de vivante.


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