Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 1er septembre 2017 12:23
Le forge est d’essence féminine.
elle est un creuset ou s’enfantent des matières qui prennent forme durablement dans le secret d’une alchimie mystérieuse, qui naissent en son sein brûlant.
La forge est une chambre close, où dans une pénombre crévée par l’illumination grondante du feu qui projette des ombres dansante sur les murs sombres drapés des fers bleus, de tentures ocres et de rideaux de poussière noire, se déroule la scène rituelle et intime de l’alliance de l’outil et du métal, dans le halètement profond du soufflet et le rythme précipité du martèlement de l’enclume.

L’enclume est la couche sur laquelle se pratiquent ces noces brûlantes et ou se créent des signes nouveaux, une beauté, un devenir. L’écho cristallin de l’enclume répondant à la cadence du marteau qui bat la mesure d’un cri de joie, de plaisir, comme le cri répété d’une jouissance. Car l’enclume ne gémit ni ne se plaint, elle chante. L’outils qui la touche plaque ses accords parfaits sur sa peau de métal luisante aux reflets dorés du feu. Le profane, s’en tenant à l’apparence, comme unenfant craintif et fasciné sur la pas d’une porte entre-baillée, pourrait y voir le déchaînement d’une force brutale, une agitation frénétique là où il n’y a qu’une action mesurée, réfléchie dans une ardeur contrôlée et attentive et où il entre autant d’habilité, de savoir faire, que de souplesse et de caresses appuyées, qui respecte le fer qu’elle modèle, qui entend sa réponse et cherche l’union plutôt que d’imposer sa domination.

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