Decouz 7 septembre 2017 15:03

Par rapport à ce que dit Bibou1334 : il y a une tendance notamment chez les Allemands, en matière de philosophie, à l’inflation de langage, cette langue étant apte à créer des notions et des relations ressemblant plus à un simple exercice mental, sans réalisation effective, qui peut certes avoir un sorte de beauté chorégraphique ou poétique comme chez Jankélévitch.

Concernant la métaphysique, l’avis de Guénon c’est que la théologie occidentale est resté a niveau de l’Etre (principalement car il y a aussi des théologies négatives qui font référence au Non—Etre ), donc qu’elle n’a pas vraiment abordé le domaine métaphysique en son entier, et la philosophie humaine n’a pu faire mieux si l’on peut dire. La perspective de Guénon ( et de la métaphysique orientale) toutefois est à l’opposé de la croyance à un progrès de la pensée dans le domaine intellectuel pur. Il n’y a que des adaptations par rapport au temps et aux sociétés, la vérité est immuable, c’est le « Sanathana dharma » de l’hindouisme ou la religion pérenne de l’islam ’Al dîn al qayyum« , l’idée d’une religion première et dépassant les formulations particulières a aussi été évoquée par St Augustin, ces formulations particulières sont toutefois nécessaires chacune dans sa sphère de compétence propre..
La réalisation métaphysique n’est pas uniquement une affaire de spéculation de l’intellect individuel, de la raison humaine, il ne s’agit pas non plus de dépasser l’homme historique tout en restant dans schéma temporel, mais de retourner à la racine intemporelle. »La réalisation« , car il s’agit de réaliser, pas uniquement de spéculer, même si la spéculation peut être soit un mode d’exposition de la métaphysique, soit une voie d’approche qui reste une »philosophie« , un amour, un désir de la sagesse, si elle n’est pas accompagnée d »une méthode adéquate de transformation.
 La métaphysique est, étymologiquement et intellectuellement, au delà du monde physique, or le temps est une des conditions du monde physique, ce n’est pas à l’intérieur de cette dimension qu’il y a de la métaphysique, Après on peut très bien dire que c’est inconnaissable par définition, ne pas s’en occuper ou nier toute révélation attestant d’un au-delà. Mais d’un « point de vue » universel, qui est d’ailleurs l’absence de tout point de vue particulier, il n’y a pas de « transhumanisme » qui serait une sorte de dépassement de l’humanisme, de la réduction de l’homme à lui-même après qu’il ait nié/renié son origine divine, le dépassement vient d’abord du retour de l’homme à son origine divine.
Je n’arrive pas trop à comprendre comment on peut oublier l’être en « s’égarant dans la métaphysique », alors que d’une part l’’Occident a très peu abordé la métaphysique et sa réalisation et que d’’autre part la métaphysique, le Non Etre, est la racine de l’Etre (toujours selon les doctrines orientales par exemple chinoises, mais toutes ont la même approche de l’Etre). Je crois plutôt que la tendance occidentale est de « tirer » et d’interpréter l’Etre du coté des phénomènes, et que ces phénomènes « tirent » et « interprètent » en direction d’un éclatement de la conscience, non en direction d’une saisie unitive. Je ne vois pas dans cet éclatement de solution positive pour l’homme.


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