kalachnikov kalachnikov 13 septembre 2017 01:23

J’ai lu tout Sade, naturellement, un auteur que j’apprécie, un homme que j’apprécie. Une sorte d’anarchiste radical, de nihiliste jusqu’auboutiste. Bon, le cul, la perversion, c’est bien mais c’est quoi la partouze au juste ? Sade défonce toutes les catégories, il a un ennemi : l’Ordre. Tous se mélangent ; la petite noble se fait troncher par le manant jardinier, la sainte Famille pulvérisée, Dieu est dézingué et ravalé à sa véritable nature, une pure imagination d’effroi, le clergé dévoilé dans sa perversité foncière, etc, etc. Entre deux scènes de cul bien trash, 15, 20 pages de philosophie pure et dure où Sade avec maestria cerne correctement le problème : l’individu écrasé par l’aliénation Société et ses instruments de torture, lois, ordre qui n’existent que par la force et pour garantir ce machin Société.

Et c’est un mec courageux. Plutôt que faire le philosophe, il aurait dû se cantonner au jeu de boules.

’Parce que les lois ne sont pas faites pour le particulier, mais pour le général, ce qui les met dans une perpétuelle contradiction avec l’intérêt, attendu que l’intérêt personnel l’est toujours avec l’intérêt général.

Mais les lois, bonnes pour la société, sont très mauvaises pour l’individu qui la compose ; car, pour une fois qu’elles le protègent ou le garantissent, elles le gênent et le captivent les trois quarts de sa vie ; aussi l’homme sage et plein de mépris pour elles les tolère-t-il, comme il fait des serpents et des vipères, qui, bien qu’ils blessent ou qu’ils empoisonnent, servent pourtant quelquefois dans la médecine ; il se garantira des lois comme il fera de ces bêtes venimeuses ; il s’en mettra à l’abri par des précautions, par des mystères, toutes choses faciles à la sagesse et à la prudence. ’ [Philosophie dans le boudoir]


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