Pis : à l’opposé de ce qu’affirme une légende tenace,
la France n’a aucunement « pillé » les matières premières de ses
colonies. Bien au contraire. C’est le constat surprenant que permet de
dresser le calcul des termes de l’échange entre la France et ses
colonies. Dans le cas de l’Algérie toujours, après s’être améliorés
pendant la crise des années 30, les termes de l’échange de marchandises
de l’Algérie passent de l’indice 100 en 1949 à l’indice 124 en 1960.
Preuve de la détérioration des termes de l’échange pour la France : de
1948 à 1954, si les tonnages importés en Algérie depuis la France
s’accroissent de 135 %, les exportations de l’Algérie à destination de
la métropole ne progressent que de 32,5 %. En fait, dans de nombreux
cas, la France achetait les matières premières coloniales au-dessus des
prix mondiaux. Certes, ces surprix, qui s’élevaient à 25 % pour le vin
algérien, avaient pour utilité de permettre aux industries
traditionnelles (comme l’industrie cotonnière ou celle des savons ou des
bougies de Marseille) d’écouler aisément des produits médiocres sur des
marchés protégés. Mais ces facilités contribuaient par là même à rendre
ces secteurs moins aptes à la compétition internationale, et à
affaiblir la compétitivité globale de l’économie
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