Alren Alren 7 octobre 2017 13:53

"d’après Keynes, l’investissement est plus important que la consommation pour agir sur la demande globale anticipée."

Il faut arrêter de prendre Keynes pour un gourou. En bon libéral, il pensait que le marché décidait et devait décider, le rôle de l’État se limitant au mieux à des incitations (le plus souvent fiscales ou en allègements de « charges », c’est-à-dire le salaire différé des employés qu’ils ont gagné en réalité) en donnant donc des avantages supplémentaires à des catégories déjà privilégiées.

Les économistes de la France Insoumise ont démontré que l’État avait au contraire un rôle prééminent à jouer sur le « marché », dénomination en réalité de la spéculation, moyen de s’enrichir sans produire de richesses donc en s’emparant par divers mécanismes des richesses produites par les travailleurs, qu’il s’agisse de biens ou des services.

Et que l’État comme les particuliers pouvait largement s’endetter - à bon compte car les prêteurs sont assurés de sa solvabilité et souhaitent au contraire maintenir le plus longtemps possible la rente qu’ils perçoivent en intérêts - sachant que le remboursement s’étale sur des années et non un an.

Ce qui rend absurde et malhonnête de rapporte l’endettement au PIB annuel.

"Cela dit, l’exemple du Portugal permet de démontrer que dans des périodes de diminution structurelle du potentiel de croissance des économies, l’investissement public et la consommation des milieux populaires constituent des moteurs plus qu’intéressants de la relance économique. Il s’agit évidemment là d’une rupture majeure avec l’ordre austéritaire européen."

L’UE ne veut pas d’une relance par les États, par l’investissement public, en faveur des services publics ou pour créer une industrie publique sur la base de la transition écologique qui créerait en France un nombre incalculable d’emplois stables !

La transition énergétique ne fait pas le jeu des multinationales qui ont réussi à s’emparer des immenses profits tirés des énergies fossiles.

Et l’efficacité à moindre coût des entreprises publiques (phénomène particulièrement net en France sans laquelle il n’y aurait en « Europe » ni Airbus, ni Eurocopter, ni Ariane, ni Galiléo etc.) donnerait par contraste une mauvaise image des conditions de travail dans les multinationales implantées dans notre pays.

Pour que Lisbonne puisse retrouver des margés de manœuvre sur le budgétaire, il ne faut pas seulement que son déficit (solde primaire) soit inférieur à 3%.

Personne, à l’UE ou ailleurs n’est capable de justifier ce pourcentage absurde de 3%. Pourquoi pas 0% ? Pourquoi pas 5% ?

Je soupçonne que ce chiffre de 3% sert au mieux les intérêts de l’Allemagne car 0% obligerait à une fiscalisation plus équitable, c’est-à-dire à faire payer plus d’impôts aux ultra-riches teutons et 5% donnerait trop d’air à ses concurrents européens qu’il faut affaiblir par tous les moyens.

Encore faut-il que les chiffres concernant son endettement public puissent séduire la Commission européenne.

J’adore l’expression « séduire » !!! La Commission européenne est d’un parti-pris total et ne se laisse pas « séduire » !

"Pour les partisans de la rupture avec l’austérité, le Portugal est en passe de revêtir un statut d’Eldorado pour alternatifs en quête d’un second souffle militant. Les indéniables difficultés traversées par les gouvernements « populistes » en Amérique latine ont, en effet, privé ces milieux, que l’on qualifiera un peu vite d’altermondialistes, d’un contre-modèle à opposer à l’idéologie néolibérale dominante ?"

L’idéologie libérale n’est pas dominante chez ceux qui comprennent les lois de l’économie, du moins en France (Une évolution dans le bon sens semble s’effectuer au Québec actuellement. Mais cette province francophone a plus de chemin à parcourir que nous n’en avions, nous en France.)

L’idéologie libérale règne en maîtresse chez les merdias des milliardaires et les service publics d’information ce qui donne l’illusion qu’elle subjugue encore les esprits éclairés du peuple. Mais ce n’est qu’une illusion.

"Après Caracas, Lisbonne va-t-elle devenir La Mecque de tous ceux qui sont aujourd’hui en quête d’ « un autre monde » ? Les plus ironiques souriront à l’idée que la jeunesse révoltée se tourne vers un gouvernement de front populaire dans lequel la social-démocratie joue un rôle prépondérant. Mais, après tout, pourquoi pas ? A chaque génération, son exotisme…"

Ce paragraphe plein de mépris hautain pour l’adversaire situe bien le camp dans lequel se trouve l’auteur de cet article « orthodoxe »  !

Toujours cette idée à droite qu’il faut des modèles étrangers aux économistes français de la vraie gauche pour avoir un programme alternatif à cette horreur économique que nous vivons en France depuis maintenant des décennies, sans interruption depuis le « tournant de la rigueur » en 1983, en réalité l’austérité pour les travailleurs.

"En 2006, la dette publique du Portugal s’élevait à 133% du PIB. En soi, un tel chiffre ne veut a priori rien dire. Par exemple, la dette publique du Japon s’élève à 246,6% du PIB. Et cela ne pose aucun problème puisque cette dette est largement financée par de l’épargne intérieure. Cette configuration particulière met à l’abri la dette publique nipponne d’attaques spéculatives."

Ainsi donc vous reconnaissez que les capitaux flottants internationaux spéculatifs sont hostiles, et nuisibles aux nations et au peuple ? Bien d’accord avec vous !!! D’autant plus qu’ils proviennent de la planche à billets US dont l’endettement public et privé est bien supérieur à celui de la France !

"L’économie portugaise repose en bonne partie sur la conjoncture de ses partenaires commerciaux au détriment d’éléments plus clairement endogènes. L’amélioration de la conjoncture explique depuis une dizaine de mois l’amélioration de la croissance mais vu la dépendance du pays à ses exportations, la tendance s’inversera inexorablement."

Mais c’est le cas aussi de l’Allemagne et de la Chine !!! Vous pensez vraiment que la Chine est au bord du gouffre ?

Bon, on peut être plus pessimiste au sujet de l’Allemagne qui exporte des voitures et des machines outils, des biens que nombre de pays émergents peuvent fabriquer moins cher malgré la sous-traitance allemande dans les pays de l’Est.

Heureusement pour elle, grâce à la France, elle empoche aussi des bénéfices dans la haute technologie.

Sans nos ingénieurs, en s’associant à d’autres pays européens, elle produit un chasseur, l’Eurofighter raté, que le directeur d’Airbus n’a vendu à l’Autriche qu’après versement de pots-de-vins ...

C’est révélateur à mon avis.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe