Pauline pas Bismutée 31 octobre 2017 17:01

@ Surya

Bonjour Surya (ou Namaste !)

Vivant en dehors de l’Europe depuis plus de trente ans, je suis sur le fond d’accord avec votre analyse, qui est d’ailleurs plus un mélange de recul et de cri du cœur.. Et très certainement le recul est un miroir à l’envers, un escalier à rebours qui permet une vue d’ensemble qui manque à ceux trop impliqués dans leur train-train.

Je préfère le silence à la musique mais en pensant à mon pays, j’oscille entre « Hexagone » (et même « ou c’est qu ’j’ai mis mon flingue ») et « ma France » …

Rien ne m’a jamais manqué de la France, ni la langue, ni la bouffe, ni le climat, car (peut-être parce que française depuis aussi loin que je puisse remonter dans mon arbre généalogique) issus d’une vieille terre, nous possédons en général un profond « sens de nous-mêmes » que l’on n’a pas besoin de crier sur les toits. Notre histoire coule dans nos veines, avec nos coups de gueule et notre fameux romantisme, notre sang « latin » que certains nous envient (si si) mais qui peut nous jouer des tours.Peut être quelquefois un prisme de lumière, une odeur, me renvoyaient en arrière ...

Et pour certains d’entre nous, gypsies jusqu’au bout de l’âme, le monde est trop intéressant … Et, bien sûr qu’il y a du bon et du mauvais partout, il faut simplement vivre ou l’on est avec le bon dans la tête, et relativiser le moins bon (j’ai rencontré pas mal d’expats qui faisaient le contraire, par principe, je les évite tous ou presque, les « expats » !)

Mes seuls pincements de cœur sont en pensant à mes ancêtres tombés au champ d’horreur, blessés et mutilés sur le sol de France pour me permettre d’ avoir la liberté de partir et d’avoir maintenant des petits enfants à l’autre bout du monde ; comme une douce ingratitude de ma part ? Mais je crois trop à l’être humain en opposition à l’avoir humain pour me sentir vraiment coupable, et je préfère mourir sans possessions, mais sans regrets, avec des ressentis plein les méninges …

Dans beaucoup de domaines, il faudrait quand même que la France évolue ! Par exemple un citoyen français ayant étudié dans une langue étrangère en dehors de l’Europe (donc bilingue français et …) avec années d’expérience dans son métier, ne peut avoir son diplôme reconnu en France et donc travailler en France (alors qu’un Polonais, Espagnol etc. … ne parlant pas français peut exercer en France !) Peut-être que les français bilingues avec métiers et expériences professionnelles seraient des atouts pour la France ??????? C’est sans doute comme les privilèges, faut pas trop en demander ! Et la fameuse bureaucratie …. bon, il y aurait trop à dire … je ne vais pas « franchouiller » et commencer à râler !

Mais souvent, les étrangers ont encore une idée positive de la France, grâce à son patrimoine et sa culture, et aussi quelquefois grâce aux français eux-mêmes (« bien plus sympas que leur réputation, à quelques exceptions près ! » ce à quoi je réponds que les pas sympas et cons le seraient avec moi aussi, donc pas de jaloux !)

Ce qui fait le plus mal aux français « d’ailleurs », c’est ce sentiment de gâchis, d’inachevé, de potentiel bousillé … car la France est un pays magnifique ! Ou sont les français aux grands cœurs et grandes idées ? Pas au pouvoir, c’est  sûr ! Quant aux français eux-mêmes, il suffirait d’un peu moins d’égoïsme, et peut-être …

Cordialement

PS J’ai lu il y a bien longtemps un très beau passage sur les « exilés », les « entre deux rives » dans un livre de Marguerite Yourcenar je crois, le titre m’échappe complètement … J’allais oublier ; bien sûr que je l’aime la France !


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe