Francis, agnotologue JL 7 novembre 2017 00:29

)@Philippe VERGNES
 
 bonsoir,
 
Ce n’est pas le travail du deuil qui définit le deuil, mais le contraire. Pour qu’il y ait deuil, il faut qu’il y ait perte. Et qui dit perte dit sujet perdant (sujet qui perd quelque chose, quelqu’un) : par définition, ce ne peut donc pas être comme vous dites, le sujet naissant (qui se constitue). La découverte, la prise de conscience qu’il existe une différence entre le monde interne et le monde externe n’est pas une perte, mais au contraire un acquis ! Tout sauf un deuil.
 
Par ailleurs, pour qu’il y ait castration, il faut qu’il y ait déjà un moi constitué, désirant et évidemment séparé. Il ne saurait y avoir simultanéité entre le sortir de la fusion et la castration, c’est pourquoi j’ai réfuté votre phrase citée dans mon premier post. Quant à appeler ça deuil, c’est encore une autre affaire.
 
Si j’ai prononcé « double-bind » croyez bien que c’était sans rapport avec ce que vous dites, mais avec ce que je dis, et que je répète ici : Les parents doivent préserver l’enfant contre les traumatismes, mais la castration est le passage obligé de la socialisation. Ces deux contraintes qui s’imposent aux parents et non pas à l’enfant, bien qu’antinomiques quelque part, ne constituent pas un double-bind, mais relèvent du principe de réalité lequel n’est jamais paradoxal toujours complexe. Nuance.

« La croyance s’affranchit très aisément du principe de non-contradiction » (Frédéric Pierru).
 
Le principe de réalité est une double peine pour les esprits paresseux : de par sa complexité, il contraint à l’effort ; d’autre part il demande de faire le deuil des croyances inappropriées. Je vous l’ai déjà dit : le deuil impossible pour le pervers c’est l’abandon de cette croyance erronée qui lui fait tant de bien.
 
Par exemple, le pédophile ne croit pas qu’il existe au plan de la séduction, une différence entre enfants et adultes (séduire, être séduit) : il sait qu’il n’y en a pas ! C’est un savoir dont il ne fera jamais le deuil. On ne fait pas le deuil de son savoir !

 


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