gogoRat gogoRat 14 novembre 2017 21:51

@John Wo

 Votre ’réaction’ et sa conclusion montrent un rejet de ce que vous percevez du concept même de démocratie.
 L’expression « Avant de penser à la démocratie, il faut que les gens soient éduqués » est par contre tout à fait conforme au crédo du système aristocratique : pouvoir des ’meilleurs’ selon l’étymologie !
 
 Un système « techno-cratique » serait alors un pouvoir, non pas du peuple, ni des « meilleurs », mais de ... la technologie ?!
 Une façon déguisée de ne légitimer, comme en aristocratie, qu’une forme d’excellence, puisque cette « techno » nécessite des compétences bien particulières. La technique (et l’on peut considérer tout scrutin comme une technique ...) est un fruit dérivé de l’art, et peut séduire les démocrates parce qu’elle matérialise une forme première de consensus (tacite - plutôt plus que moins).
 Mais ne viser qu’à la technique serait lâcher la proie pour l’ombre de la part de celles et ceux dont l’ambition humaine est que chaque citoyen accède à l’art lui-même plutôt qu’à ses produits dérivés seulement !
 Alors, ’éduquer’ .. ’les gens’ à quoi ? (et par Qui ?!!) : - à une virtuosité dans l’utilisation de techniques (y compris juridiques, administratives ...) ? plutôt qu’à s’efforcer d’acquérir la capacité à créer , co-créer, les nouvelles techniques nécessaires aux impératifs d’adaptation humaine ? 

 Certes, il est vrai que la qualité démocratique de tout système politique est tributaire des capacités de conscience et de connaissance chez les individus qui le composent ...
 Mais ces capacités et connaissances ne restent qu’un requis, et non pas une fin en soi.

 Bref, tout ceci s’éclaire admirablement par le simple constat réalisé par le mathématicien Condorcet lorsqu’il s’est penché sur la technique du scrutin pour en venir à énoncer son fameux : « théorème du jury »
 A noter que, pour que soit obtenue une augmentation des chances statistiques d’obtenir Le bon résultat par une augmentation des participants au vote, il faut :
 - d’une part qu’il existe un ’bon résultat’
 - d’autre part, que la probabilité que chaque juré vote pour la ’bonne’ alternative soit supérieure à 50% ( de là à dire qu’une é-ducation puisse améliorer cette probabilité, c’est une autre affaire, ou un autre crédo )

 Les démocrates quant à eux retiendront plutôt que les mathématiques confirment que l’union peut faire la force, et essayeront plutôt de se figurer comment ; - quid de la complémentarité des savoirs ou intuitions ? - quid d’une diversité de points-de-vue/perspectves/expériences augmentant les effets de cette complémentarté ?
 


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