Elliot Elliot 20 décembre 2017 13:40

Sous Macron, c’est Napoléon III qui affleure. Car on s’en voudrait de souhaiter à la France le destin qui fut le sien avec Bonaparte.
Certes, Macron ne va pas encore jusqu’à s’affirmer empereur, il faut dire que le titre est passé de mode mis à mal par les pitreries du sergent Bokassa dont le délire fut encouragé par la France de Giscard qui voyait tout le profit à tirer à l’encourager sans cependant trop se mouiller dans le ridicule. C’était ça aussi la Françafrique…

Mais Emmanuel est tout de même un petit prince pour les médias subjugués sur commande de leurs maîtres.

De toute manière, l’analogie avec Napoléon III est loin d’être méprisante ou dégradante.

Napoléon III mérite mieux que les sobriquets dont on l’a affublé et il fut un acteur, facilitateur comme on dirait aujourd’hui, qui a ouvert la France à l’ère moderne suivant l’exemple de la Grande-Bretagne ( l’ennemi modèle d’alors .

En 1841 le pays compte moins de 600 kilomètres de voies ferrées qui seront plus de 3.000 10 ans plus tard mais exploitées de manière anarchique voire incohérente par des dizaines de compagnies différentes. Il participe à la rationalisation du rail en imposant la fusion de moult compagnies pour n’en retenir au final que 5 ou 6 et anticipe la révolution des transports en promouvant la modernisation des grands ports par l’adjonction de nouveaux quais, l’amélioration du réseau routier et la continuation de la construction de voies navigables initiées par Napoléon Bonaparte.

Sans parler des travaux de viabilisation de Paris qui ont redessiné la capitale avec les grands travaux initiés par le préfet le Baron Haussmann, il faut reconnaître que c’est sous le règne de Napoléon III et avec son concours bienveillant que la France a jeté les bases de son tissu industriel.

Badinguet a régné près de trente ans sans durablement s’imprimer dans le cœur des Français qui ont moqué les travers du personnage faisant fi de ce qui ne pouvait effectivement s’apprécier qu’avec le recul, son inestimable contribution à l’essor industriel et colonial de la France. Il faut dire qu’il avait l’intelligentsia de l"époque contre lui, les Balzac, Hugo, Flaubert...

Peut-être Macron aura-t-il un destin semblable, l’intelligentsia le tient sous surveillance et le vieux monde râle...

Vilipendé à gauche, exécré à Droite mais peut-être donnant à la France les moyens de passer avec les inévitables pertes et dans le fracas des injures des laissés pour compte à un avenir post-industriel.

Macron ne fait preuve d’aucun angélisme en matière d’immigration, la France n’est pas en déclin démographique.

Contrairement à l’Allemagne de Madame Merkel qui n’a écouté que son bon cœur mais aussi les injonctions très rationnelles que lui dictaient les acteurs économiques confrontés au risque de pénurie de main d’œuvre pour compenser d’un coup sec les conséquences d’une dénatalité dramatique.

Qualifier cela d’erreur est une faute au bon sens et même si la sanction électorale a été au rendez-vous, l’AFD est encore loin de représenter le chancre frontiste qui ronge la France.


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