Gollum Gollum 8 janvier 2018 15:31

Article avec lequel je me sens en phase.



La problématique est bien celle du Mal en effet.


Le gros problème vient de ce que la dimension métaphysique de celui-ci est niée dans notre monde moderne. On en fait un sous-phénomène résultat de malencontreux hasards. Bref, c’est la faute à pas de chance. La source de ce malentendu vient du rationalisme des Lumières qui n’a voulu comme seules lumières précisément, celles de la Raison.


Or celle-ci n’est efficace que dans le domaine matériel, les sciences et tout ce qui tourne autour de l’utile.


Mais d’autres esprits, brillants, ont adhéré à une vision métaphysique du Mal. Parmi eux, Baudelaire qui nous a prévenu que le diable cherchait à nous faire croire qu’il n’existe pas. Façon de fustiger le rationalisme montant de son époque. Le même Baudelaire se montrera très critique sur la nouvelle religion, celle du Progrès. Il en fut de même de Poe, Villiers de l’Isle Adam et bien d’autres.


Plus près de nous Tolkien, à travers sa célèbre saga, fit de Sauron, une entité d’une malignité quasi absolue. Et présenta une mythologie d’une rectitude traditionnelle, au sens de Guénon, forte.

La saga fut portée de façon magistrale sur nos écrans, seule façon de faire connaitre aux masses, la possibilité que le Mal fut bien autre chose que la seule absence de Bien pour paraphraser Saint Augustin. Avant cette série, la trilogie des Star Wars avaient quelque peu été dans la même direction (cette série étant critiquable car la lumière est assimilée à la démocratie, et donc aux US ; il apparait plutôt de plus en plus que les US sont l’image du côté obscur).


CG Jung fut aussi partisan de donner aux forces obscures une densité, une présence vraie. Critiquant l’optimisme d’Augustin.


Guénon, enfin, prétendit que nous étions dans les derniers temps du Kali Yuga, âge des Ténèbres et qu’en conséquence il fallait s’attendre à une catastrophe finale fruit d’une entropie spirituelle et psychique qui contaminerait tous les domaines. Cette entropie étant masquée, cachée par un non moins réel progrès des sciences, du confort.


Mais même ces progrès vont finir par être touchés par l’entropie. Le vent va tourner, il tourne déjà. La perversité, l’inversion des valeurs, le mensonge, la corruption, l’effronterie et le mépris deviennent la norme. L’incompétence aussi. Inutile de rappeler les maux qui menacent. Ils sont légion (terme employé à dessein). De l’inflation considérable de la masse monétaire (des $ et des € en veux-tu en voilà) menaçant de faire exploser le système financier, à l’appauvrissement considérable du vivant (perte de biodiversité), des sols, empoisonnés de produits divers, des océans souillés de plastique, de la menace du transhumanisme, d’une informatique devenue folle incapable d’assurer une sécurité véritable, de l’abrutissement généralisé des masses, soumises à la politique spectacle, à la télé-réalité (avec du sexe de préférence), à une information qui n’informe plus d’où la montée des fake-news, que le Système se promet de bientôt mettre au pas, d’où une montée d’un totalitarisme rampant renvoyant bientôt aux oubliettes les idéaux du XVIIIème siècle. Abrutissement des masses qui fait que de moins en moins de personnes sont capables de penser, se contentant des réseaux sociaux où l’on balance son indignation dans des tweets courts, se contentant d’une rebellitude (merci à Ségolène qui m’a fourni le mot) de façade.


Bref, comment ne pas voir derrière tout cela une profonde Unité qui fait sens, celle d’un Mal qui progresse comme le Mordor de Tolkien.


Le remède n’est donc pas à échelle humaine. Tant qu’on en restera au niveau humain, avec ce qui le caractérise, sa raison, incapable de sonder les profondeurs des abysses, aucun espoir ne viendra.


Le Mal va donc croître. Et vous le verrez face à face. Démasqué, celui-ci laissera la place à ce qui se trouve juste en amont. Fuyez pauvres fous ! (si vous le pouvez)


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