Christian Labrune Christian Labrune 10 janvier 2018 14:28

La philosophie traite de tout
====================================
@Taverne
Non. La philosophie traite de ce qu’elle peut connaître. La question primordiale de la philosophie kantienne, c’est « Que puis-je connaître », et aucun philosophe n’a jamais prétendu disposer de la science infuse, à la manière du Sganarelle que j’évoquais plus haut et qui, avec son petit sens, (nous dirions aujourd’hui son bon sens) prétend qu’il en connaît plus que tous les savants réunis. Je cite de mémoire, mais c’est à peu près ça.

A l’entrée de l’Académie, Platon aurait fait écrire « nul n’entre ici s’il n’est géomètre », parce que s’il y a un domaine dans lequel il n’est pas possible de penser n’importe quoi, c’est bien les mathématiques, lesquelles sont une école de rigueur intellectuelle.

Peut-être faudrait-il, à la manière du Descartes des Méditations, s’interroger sur ce qu’on sait ou croit savoir, et sans aller nécessairement jusqu’au doute hyperbolique, commencer à faire un tri entre ce qu’on croit vaguement savoir et ce qu’on pense lorsqu’on est en quête d’un l’apodicticité à l’opposé de toute illusion subjective.

L’IA forte est pour l’instant une hypothèse théorique raisonnable, comme il était raisonnable de penser à l’époque de Clément Ader qu’on pourrait faire voler un jour des appareils plus lourds que l’air. On n’y est pas encore. Il est donc absurde de poser que l’IA forte, qui n’existe pas, serait inférieure à l’intelligence humaine quand on a posé comme un axiome qu’elle DEVRAIT ETRE, pour mériter cette définition, AU MOINS EGALE à celle de l’homme. Si l’IA forte est inférieure à l’intelligence humaine, c’est qu’elle est l’IA faible, et non pas l’IA forte. Partant de cette confusion, c’est comme si vous vous amusiez à construire sur le sable d’une plage soumise à l’érosion, et sans fondations, une tour de cinquante étages.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe