@petit gibus
Pour convoquer une assemblée constituante et changer de république, comme le souhaite Monsieur Mélenchon, il faut être dans un pays souverain. Or la France est dépendante de l’Union européenne par le traité de Lisbonne qui, rendu constitutionnel, soumet le droit interne (français) au droit communautaire. Jean-Luc Mélenchon propose encore une solution inefficace et n’expose pas la vraie raison de ce qu’il dénonce : la mondialisation néolibérale.
L’assemblée constituante fondatrice de la VIe République prend un très mauvais départ avec Jean-Luc Mélenchon. En effet, comment imaginer changer de République dans un pays qui n’est pas souverain et dont les leviers essentiels de décision (budget, monnaie, frontière, commerce intérieur et international…) échappent au pouvoir politique ? La première chose à faire, avant toutes les autres, est de regagner notre souveraineté. Et cela passe par une révision immédiate de la Constitution de la Ve République, avant de mettre en place une constituante.
« Notre programme n’est pas compatible avec les règles des traités européens qui imposent l’austérité budgétaire, le libre-échange et la destruction des services publics. Pour appliquer notre programme, il nous faudra donc désobéir aux traités dès notre arrivée au pouvoir, par des mesures de sauvegarde de la souveraineté du peuple français ». Quel est l’intérêt de « désobéir » aux traités (dont Monsieur Mélenchon veut par ailleurs « sortir ») tout en restant dans l’Union européenne ? Quel est l’intérêt de placer le problème sur le terrain juridique, provoquant une confusion inextricable ?
« S’exonérer du pacte de stabilité et des règles européennes encadrant les déficits et dénoncer le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) ratifié à l’initiative de François Hollande en violation de ses engagements de campagne ». Le mot « s’exonérer » ne veut rien dire, pas plus que le mot « dénoncer ». Tout cela est du bla-bla politicien pour faire croire à l’électorat anti-euro de Jean-Luc Mélenchon que ce dernier veut rompre avec l’Union européenne, et pour faire croire l’inverse à la partie de son électorat pro-euro.
Mélenchon écrit : « Cesser d’appliquer unilatéralement la directive sur le détachement de travailleurs en France : la législation nationale doit s’appliquer totalement, y compris concernant les cotisations sociales et salariales ». Cette proposition – juste – ne s’applique qu’à la condition de rester dans l’Union européenne. Si Jean-Luc Mélenchon voulait sortir de l’Union européenne, la non-application de cette directive serait automatique. C’est bien une preuve supplémentaire que Jean-Luc Mélenchon veut rester dans l’Union européenne !
La méthode de Jean-Luc Mélenchon est forcément perdante et nous promet une gigantesque confusion politique, économique, sociale, juridique. Ce serait le retour de l’impasse de 1981-1982 avec François Mitterrand, celle de la fausse rupture alors qu’une majorité du peuple a cru l’inverse.
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