BA 16 janvier 2018 23:19

- Alain Peyrefitte : Cet état d’esprit n’existe pas chez nos partenaires. On dirait qu’ils appliquent le principe anglais : « Right or wrong, my country. »


- Général de Gaulle  : Nos partenaires ont une certaine discipline nationale, même s’ils sont dans l’opposition. Sur un problème international, même s’ils sont en désaccord, ils font bloc. Cette débandade n’existe que chez les Français. Jamais un conservateur anglais ne dira du mal de son gouvernement travailliste à l’étranger, et réciproquement. Chez nous, ce n’est pas une manie, c’est un vice. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, le régime d’assemblée et le règne des partis, c’est impossible en France. On ne peut pas laisser gouverner les partis. Les partis sont anti-France, automatiquement.


- Alain Peyrefitte : C’est antérieur ! Condé [passé au service de l’Espagne en 1652], c’était avant les partis !


- Général de Gaulle : Bien sûr. Condé s’alliait avec l’étranger. La Ligue allait chercher les Espagnols. Les protestants allaient chercher l’Empire. Les Vendéens allaient chercher les Anglais. Et du temps de Vercingétorix, des tribus gauloises trahissaient déjà au profit de César. C’est un vice national. Il y a une rééducation à faire de la Nation. Seulement, comme la mauvaise éducation a pris des centaines d’années, la rééducation sera longue. »


Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome 2, Fayard, page 194.


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