Philippe VERGNES 26 janvier 2018 11:46

@ Bonjour Luc-Laurent Salvador, bonjour Clément Dousset,


Pour abonder dans votre sens, je vous préciserais qu’il n’y a pas que dans la recherche en neuroscience que le matérialisme et le réductionnisme sévit. C’est dans tous les domaines, dans toutes les sciences qu’il s’est infiltré, à commencer par les sciences de la nature. il me serait trop long de faire un exposé ici, mais pour résumer (et me faire gagner du temps), je vous copie/colle mon commentaire Amazon du Retour vers le meilleurs des mondes d’Aldous Huxley :

"On ne saurait trop recommander la lecture de cet essai rédigé en 1958, soit 27 ans après le roman d’anticipation dystopique Le Meilleur des mondes. Ce livre n’est pas une suite de ce dernier, contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre, mais son autocritique. D’où probablement la déception de quelques lecteurs qui pensaient pouvoir se replonger dans l’univers du Meilleur des Mondes. Il est à croire que certains amateurs de science-fiction ont du mal à basculer dans le monde réel, car cette autoanalyse est un véritable document historique et c’est en tant que tel qu’il doit être considéré et critiqué. Aldous Huxley y interprète son propre rôle qui est celui d’un lanceur d’alerte nous mettant en garde contre les dangers menaçant, déjà à l’époque, notre liberté. En lisant cet ouvrage, force est de constater que depuis 1958 et plus encore 1931, date de parution du Le Meilleur des Mondes, beaucoup de ses prédictions se sont aujourd’hui réalisées et certaines, comme le développement d’une sexualité à but uniquement récréatif, se mettent en place progressivement ou sont en passe de l’être (cf. les travaux d’Ariane Bilheran sur L’imposture des droits sexuels : Ou la loi du pedophile au service du totalitarisme mondial).

Ainsi, lorsque Aldous Huxley écrit en 1958 qu’« à la lumière de ce que nous avons récemment appris sur le comportement animal en général et sur le comportement humain en particulier, il est devenu évident que le contrôle par répression des attitudes non conformes est moins efficace, au bout du compte, que le contrôle par renforcement des attitudes satisfaisantes au moyen de récompenses et que, dans l’ensemble, la terreur en tant que procédé de gouvernement rend moins bien que la manipulation non violente du milieu, des pensées et des sentiments de l’individu » (p. 11), il importe de se rendre compte que, 60 ans après, l’époque où « les sujets des tyrans à venir seront enrégimentés sans douleur par un corps d’ingénieurs sociaux hautement qualifiés » (p. 40) est désormais advenue. En effet, comme le pressentait Aldous Huxley, « Si la première moitié du vingtième siècle a été l’ère des ingénieurs techniques, la seconde pourrait bien être celle des ingénieurs sociaux – et je suppose que le vingt et unième siècle sera celle des Administrateurs Mondiaux, du système scientifique des castes et du Meilleur des Mondes » (p. 40), il n’est plus contestable aujourd’hui que ce début de vingt et unième siècle est celui qu’il annonçait avec une remarquable acuité soixante ans avant son avènement.

Les recommandations de ce livre pour lutter contre cet état de fait sont donc bien d’une actualité criarde. Si tant est qu’il soit encore possible d’espérer un sursaut pour un changement de cap radical et à condition qu’il reste encore suffisamment d’êtres humains non décérébrés pour entreprendre les mutations qui s’imposent, la lutte pour préserver nos libertés passent par la connaissance des techniques de manipulation dénoncées, utilisées aujourd’hui à échelle industrielle, afin que toute volonté du peuple à se rebeller ne soit pas définitivement annihiler : «  Sous la férule d’un dictateur scientifique, l’éducation produira vraiment les effets voulus et il en résultera que la plupart des hommes et des femmes en arriveront à aimer leur servitude sans jamais songer à la révolution. Il semble qu’il n’y ait aucune raison valable pour qu’une dictature parfaitement scientifique soit jamais renversée. » (p. 154)

Seul point critiquable, qui n’entache en rien l’originalité de cet essai, la comparaison entre Le Meilleur des mondes et 1984 de George Orwell manque de profondeur et aurait nécessité des précisions quant à la façon dont ce dernier peut compléter le premier. L’analyse des éléments de langage propre à G. Orwell n’a en effet pas son pareil et est également d’une consternante actualité de nos jours.« 


On est pas prêt d’être tiré d’affaire. Bien au contraire, je pense qu’à la lumière de cet article qui apporte encore un autre éclairage sur le mouvement de fond en cours à l’heure actuelle, nous nous enfonçons de plus en plus dans des ténèbres dont nul ne sait ce qu’il adviendra. Et ce n’est pas l’idéologie du transhumanisme qui se développe à grand pas qui va nous permettre d’y voir plus clair. Bien au contraire !

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