Diogène diogène 31 janvier 2018 14:47

Peu importait pour lui la véracité historique : Mitterrand n’a fait que surfer sur la vague celtique inaugurée en Grande-Bretagne et reprise par les idéologues français au XIXème siècle pour ancrer le mythe patriotique de ces deux nations et convaincre la chair à canon que le culte des ancêtres valait la peine de donner sa vie.

Les Gaulois, les Britons, Pictes et Gallois ont servi à exalter les peuples.

Napoléon III a fait ériger sur le site présumé d’Alésia une immense statue d’un Vercingétorix moustachu et ila inauguré deux ans plus tard le musée des Antiquités. Parallèlement, tableaux, sculptures, poèmes, opéras, s’inspiraient déjà du héros gaulois, avec quelques libertés artistiques.

En 1870, le siège de Metz et la capitulation de Sedan face aux Prussiens ont été vécus par certains auteurs comme la réédition de la défaite d’Alésia. Peu leur importait le lieu et les circonstances réelles : Vercingétorix incarnait dorénavant l’unité nationale, celui qui s’était sacrifié pour sa « patrie » (alors que les peuples « gaulois » n’ont jamais constitué une « nation » et n’ont jamais administré un « état »), tandis que Jules César était réincarné en Bismarck.

Mitterrand avait besoin de remettre au goût du jour le mythe patriotique initié sous le second empire et achevé par les « hussards noirs » de la troisième république pour faire oublier ses errances pétainistes et rivaliser avec le fantôme alors encore encombrant de De Gaulle.

Archéologie et histoire ne font pas toujours bon ménage, mais quand les mensonges d’état se fixent dans des plaques, des statues et des pavés littéraires présentés comme recherches historiques, il devient difficile de mettre au jour une réalité bien moins séduisante que le récit servi depuis plusieurs générations.

Bon courage !


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe