Christian Labrune Christian Labrune 13 mars 2018 19:04

C’est vrai que la maïeutique et le : Connais-toi toi-même, n’ont rien à voir avec la psychanalyse,...
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@Mélusine ou la Robe de Saphir.

Entre le « Connais-toi toi-même » inscrit au fronton du temple d’Ephèse, dont Socrate avait fait sa devise, et le type de connaissance que la psychanalyse prétend pouvoir proposer, de fait, il n’y a aucune espèce de rapport.

Pas question, pour les Grecs de l’antiquité, et pour Socrate en particulier, de se pencher sur son nombril, de faire une anamnèse pour essayer de comprendre comment ce qu’on a vécu jusque-là pourrait déterminer ce qu’on est et expliquer les états d’âme qu’on ressent actuellement. On est ce qu’on se fait être par une volonté libre, et non pas ce que Papa et Maman ont fait de nous dans notre enfance. Une telle idée aurait beaucoup fait rire les anciens.

Se connaître, pour un citoyen Grec, c’est avant tout savoir de quoi il sera capable demain dans la cité. Il s’agit de correspondre à un certain idéal fait d’énergie et de courage, de mesure et d’équilibre, qui est au centre même d’un type d’éducation qu’on appelait la paideia, où sont omniprésents les modèles des dieux et des héros. On méprise les lâches et les traîtres, on admire les grande figures de l’histoire, mais ce qui est à craindre par dessus tout, c’est l’inconsistance de ceux qui n’ont pas une connaissance bien claire de leurs limites et tombent assez vite dans cette espèce de démesure qu’on appelle l’hybris et qui est souvent à l’origine des catastrophes individuelles et collectives. Se connaître, c’est donc aller jusqu’au bout de ce dont on se sent capable, mais sans jamais nourrir sur soi-même des illusions calamiteuses. L’objectif de cette connaissance, c’est l’action, et non pas une rêverie narcissique de songe-creux.


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