Philippe VERGNES 17 mars 2018 10:40

@ alinea,


« ... en réponse à Philippe Vergnes, que je ne crois pas du tout qu’il faille y voir le mal absolu pour s’en sortir. »

Lorsque je dis cela, j’énonce des généralités pour lesquelles il y a toujours des exceptions. Cela va de soi.

Je que j’ai énoncé sur les victimes de p.n. concernant « la figure du mal absolu » n’entre pas en contradiction avec ce que vous précisez : pour s’en sortir, il faut bien sûr se connaître mieux, et comprendre pourquoi on a tenu la bagarre si longtemps, etc. Mais il faut également en avoir la force et ce que j’ai observé, c’est que cette force là provenait de la prise de conscience chez la victime d’être face à un problème monumental pour lequel il va tout de même falloir s’atteler à la tâche.

En disant cela, je me situe à la place d’une victime qui se trouve dans l’état totalement décervelé d’une personne ayant subit un meurtre d’âme, parfois durant des années, et qui cherche l’énergie nécessaire à se sortir de ce merdier. C’est à ce moment-là que la « figure du mal absolu » a une certaine utilité. CE QUI NE SIGNIFIE PAS QUE CETTE PHASE DOIT PERDURER !

Tout au contraire. Le but étant d’amener une telle victime a s’interroger sur elle-même, mais seulement après avoir passé le cap de la sortie d’emprise. Cela est très précisément expliqué en psychotraumatologie par exemple. Or, cette phase préalable est éludée la plupart du temps, alors que c’est elle qui va conditionner la réussite du processus de résilience.

Ici encore, il est question de processus, de phases et d’étapes à ne pas brûler sous peine d’échec. C’est très précisément la question pour laquelle la psychanalyse (orthodoxe), qui saute cette étape, connait beaucoup d’échecs et est totalement inefficace pour les victimes encore sous emprise. (Mais le problème est de plus en plus pris en compte par cette discipline de par l’impact médiatique qu’on certaines affaires comme celle de Cantat par exemple).

Toutefois, il est à noter que bien souvent, cette première phase perdure. C’est là où justement il est important d’analyser cette problématique en tant que processus, car c’est bien lorsque il y a une « fixation » à cette figure du mal absolu qu’il y a également de possibles dérives perverses que l’on observe même chez certaines victimes qui ne réussissent pas à franchir ce cap.


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