xana 17 mars 2018 20:48

Moi j’ai bien aimé cet article. Il m’a fait rire et ses arguments ne sont pas si con que le prétendent certains ici.
Je peux me permettre de me présenter comme un scientifique, et je vais renvoyer dos-à-dos les vegans et les viandards sur leurs arguments préhistoriques, basés sur des préjugés enfantins.
Comme beaucoup d’animaux, les primates dont nous descendons (notre principale évolution étant le port du costume trois-pièces) sont surtout opportunistes. Ils mangent des végétaux parce que ça ne se sauve pas à toute allure à leur approche, mais les escargots, les insectes ou même une petite charogne de temps en temps font varier les plaisirs. Demandez à votre cochon préféré (le plus proche parent de l’homme pour son alimentation comme pour ses moeurs). Notre cousin direct (98% du génome commun) le chimpanzé est théoriquement frugivore, mais j’en ai vu manger des lézards et même de petits singes. Il paraît aussi (mais je n’en ai pas été témoin) qu’ils pratiquent parfois le cannibalisme. Pas étonnant puisque les tribus de chimpanzés se font la guerre.

Quant aux australopithèques, erectus, néanderthaliens et autre sapiens, il est certain qu’ils n’ont pas attendu d’inventer des armes puissantes pour manger non-végan. Quoiqu’il soit très exagéré de les voir en carnivores exclusifs. Même les Inuits il y a un siècle mettaient un peu d’airelles et d’algues pour accompagner leur phoque faisandé. Il est clair que « ca fait bien » de prétendre manger un mammouth chaque jour ; la réalité est que l’on devait manger davantage de racines et d’escargots, mais il n’y a pas là de quoi se glorifier. Combien de nos jours avouent qu’ils mangent surtout des pâtes à la maison parce que c’est facile et surtout moins cher que d’aller au MacDo ?

Je suis bien d’accord avec l’auteur de l’article sur le fait qu’il serait important dans notre monde de la grande bouffe de réduire les excès, en particulier la consommation absurde de viande chaque jour.
Je ne me sens pas particulièrement bobo en disant que les conditions d’élevage concentrationnaires sont un scandale comme la plupart des abattoirs. Qui a vu de près les parcs à saumons dans les rias d’Ecosse ne mangera plus de saumon d’élevage. Je ne prétends pas que tuer le cochon en famille comme nous le faisons ici (en Roumanie) soit exemplaire, je pourrais raconter des histoires hallucinantes de cochons égorgés enfuis dans la neige, etc. Mais le plus répugnant c’est cet aspect industriel de l’élevage et de l’abattage qui rappelle Auschwitz, et qui est directement la conséquence de notre incapacité à simplement essayer de limiter notre prolifération.
Si on se fout vraiment d’être 7 milliards de cons sur Terre, alors il faut admettre que les animaux et la plupart des végétaux n’y auront plus leur place. Définitivement. Et pleurer sur la souffrance animale est juste une hypocrisie de plus (nous en sommes coutumiers).

Nos bobos végans prétendent vivre dans la simplicité comme Théodore Monod, mais en réalité ils seraient incapables de vivre comme lui d’une poignée de dattes. Ils peuvent se permettre de faire les évolués parce qu’ils ont derrière eux toute l’industrie chimique et pharmacologique, qui leur dispense (mais pas gratuitement) tous les petits suppléments alimentaires qui leur rendent le véganisme un peu plus fun. La vitamine B12, mais pas seulement !

On peut être végétal(r)ien par conviction, et même de bonne foi. Ca existe, j’en connais.
Cependant il s’agit principalement d’une mode. Il suffit de voir dans quelles tranches d’âge et dans quelles classes sociales le véganisme recrute. Ca fait bien d’être quelque-chose quand on n’est pas grand-chose.
Rien que le nom (pardon, le titre) que se donnent les « vegans » (sans accent ça fait encore mieux), ça fait anglo-saxon donc au top de la civilisation. Si ce mot n’avait pas été inventé, je suis sûr que les trois-quarts d’entre eux se seraient refusés à être végétariens ou végétaliens, le mot est terriblement has-been !


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