BA 22 mars 2018 12:33

Sur Twitter, le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi a pointé la stratégie de défense de Nicolas Sarkozy qui consisterait à faire croire que "le dossier repose uniquement sur le témoignage de Takieddine". 


Fabrice Arfi écrit : « Vous avez compris la stratégie de défense (médiatique) de Sarkozy, opportunément mise en scène ce matin dans Le Figaro : faire croire que le dossier repose uniquement sur le témoignage de Takieddine. C’est faux. Archi-faux. La preuve dans cet article :


https://www.mediapart.fr/journal/international/210318/argent-libyen-sarkozy-mis-en-examen


De nombreux autres témoignages sont venus en effet appuyer la thèse d’un financement libyen.


1- Le témoignage d’Abdallah Senoussi.


Concernant le témoignage d’Abdallah Senoussi, ex-chef des services secrets libyens, Nicolas Sarkozy préfère mettre en avant le profil sulfureux de son accusateur, qui n’est "pas un témoin de moralité, s’agissant d’un homme qui a mis en oeuvre l’attentat au DC10 d’UTA (au Niger) qui a coûté la vie à des dizaines de nos compatriotes".


Reste qu’en 2012, Abdallah Senoussi avait déclaré lors d’une audition dans le cadre de poursuites de la Cour pénale internationale avoir « personnellement supervisé » le transfert de cinq millions d’euros "pour la campagne du président Nicolas Sarkozy en 2006-2007".


2- La note de Moussa Koussa publiée par Mediapart.


Nicolas Sarkozy s’attaque à la note de Mediapart, « comble de la manipulation ». Dans cette note de Moussa Koussa publiée le 28 avril 2012 par le site d’investigation, l’ex-chef des services de renseignement extérieur de la Libye, affirmait que Tripoli avait accepté de financer pour "50 millions d’euros" la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. D’après ce document, les 50 millions d’euros correspondent à un « accord de principe » lors d’une réunion qui se serait tenue le 6 octobre 2006 en présence de Brice Hortefeux et de l’homme d’affaires Ziad Takieddine.


De quoi fragiliser la ligne de Nicolas Sarkozy qui affirme "qu’entre 2007 et le 10 mars 2011, il n’y aucune espèce d’allusion au prétendu financement de la campagne". Au sujet de cette note, Nicolas Sarkozy cite un rapport des enquêteurs dans l’instruction menée par le juge d’instruction René Cros qui évoquerait "une forte probabilité pour que le document produit par Mediapart soit un faux".


Toutefois, Nicolas Sarkozy avait porté plainte pour faux et publication de fausses nouvelles, mais l’affaire s’était soldée par un non-lieu en mai 2016. Les juges avaient alors estimé qu’« indépendamment de son contenu », il n’a pas pu être démontré qu’il s’agit d’"un support fabriqué par montage« ou »altéré par des falsifications". L’ancien président de la République s’est depuis pourvu en cassation. 


3- Le carnet libyen de Choukri Ghanem.


Le candidat malheureux à la primaire LR de 2016 ne mentionne pas non plus le carnet de Choukri Ghanem, ancien ministre du Pétrole entre 2006 et 2011, et datant de 2007. Retrouvé mort à Vienne en 2012, il avait écrit dans ce carnet le 29 avril 2007 le compte rendu d’une réunion avec Bachir Saleh, à l’époque directeur de cabinet de Kadhafi. Selon les écrits de Ghanem, Saleh aurait affirmé avoir donné 1,5 millions d’euros au candidat de l’UMP. 


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