Sparker Sparker 18 avril 2018 10:48

@Aristide

  • 5) « Il y a des gens qui ont une idée formidable, une idée fumeuse, ils payent pas les terres, se conforment à aucune règle, produisent du lait sans aucune règle… Les règles de santé publique, c’est pas les leurs, ils ont un projet alternatif, c’est formidable, on paye plus rien, il n’y a plus de règles. »

C’est le discours de la chambre d’agriculture : sur la ZAD aucune règle sanitaire ne serait respectée. C’est faux. Un boulanger vend son pain sur le marché de la commune de Blain, un maraîcher fait les marchés d’un autre village, les bêtes élevées sur la zone sont soignées. Les habitant·e·s ne respectent pas toutes les règles et normes, en contestent certaines – le puçage par exemple, pour certain·e·s d’entre eux – mais cela n’empêche pas que la production de céréales, lait, fromages, houblon, légumes, confitures… y est sérieusement encadrée depuis plusieurs années, en lien permanent avec les agriculteurs historiques du coin.

Une réunion avait eu lieu le 28 mars entre la direction départementale des territoires (DDTM) et des habitant·e·s de la ZAD afin de parler des 80 hectares de terre – sur 1 650 en tout – jugés conflictuels par l’État. Ils ont énuméré les projets agricoles et artisanaux envisagés pour les 300 hectares dont ils revendiquent l’usage : cultures céréalières, de pommes de terre, production laitière et transformation, et présenté un projet de fédération coopérative pour les regrouper en un même ensemble… Et listé les personnes morales qui en seraient chargées, selon un participant.

Les zadistes ont demandé un autre rendez-vous et s’étaient engagés à y présenter une liste écrite de projets. « Nous n’avons jamais refusé de nous nommer », insistent-ils. Aux Cent Noms, cette ferme collective détruite lundi par les gendarmes, les brebis étaient déclarées auprès de la Chambre d’agriculture, bouclées et pucées. Le vétérinaire était passé récemment pour l’examen de prophylaxie. Les représentant·e·s de l’État n’ont pas présenté de modèles de conventions d’occupation précaire (COP) individuelles à remplir aux zadistes.

Mardi 10 avril, un paysan de la ZAD, en voie d’installation et adhérent à la MSA, Wilhem, disait son désarroi : « On a cru au dialogue mais ils nous ont eus. On a été pendant dix ans sous la menace des expulsions. Quand on veut s’installer en agriculture, le parcours d’installation pilotée par la Chambre d’agriculture dure environ un an. Il faut s’engager sur 5 ans pour recevoir la dotation des Jeunes Agriculteurs. L’État ne nous laisse pas le temps de lancer les démarches de régularisation. C’est scandaleux. C’est une honte. » 

La délégation des occupant·e·s avait également écrit une lettre à la MSA et prévu un rendez-vous avec des juristes pour étudier les formes juridiques de leurs futures activités : SCA, SCIC, fonds de dotation. Lundi 9 avril, jour du début de l’expulsion de la ZAD, ils déposaient plusieurs statuts d’associations destinées à héberger leurs activités.

https://www.mediapart.fr/journal/france/170418/sur-la-zad-les-mensonges-d-emmanuel-macron?page_article=2


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