Decouz 29 avril 2018 10:07

Dire que l’islam en est resté à une conception ancienne et figée, celle de Moise et d’Abraham, caduque « dont le christianisme s’est dépouillé », « conception figée et ritualiste », c’est justement le point de vue qui s’est imposé après la défaite des judeo-chrétiens, mais ce n’est que le point de vue chrétien, pas celui des juifs, ni celui des hindouistes qui sont aussi très ritualistes.

Les pharisiens ont été caricaturés par les chrétiens, en réalité ils étaient pas systématiquement des hypocrites, mais un groupe proche du peuple, accordant autant d’attention à la loi orale qu’à la loi écrite, très souple et pragmatique dans l’interprétation de la loi. Leur culte, décentralisée et en opposition avec les grandes familles du Temple ont permis par la suite la survie du judaisme dans les synagogues.

L’islam se veut une voie du milieu, ni complètement ritualiste comme le judaïsme, ni complètement intériorisante comme le christianisme, mais ce ne sont que des tendances générales, dans le christianisme aussi il y a eu une codification sophistiquée des rituels, sans parler des abus de la casuistique dans le domaine de la morale qui valent bien toutes les arguties juridiques islamiques ou juives, et dans le judaisme, il y a un aspect intérieur, proche de l’islam pour certaines méthodes interprétatives.

Si l’islam considère le Christ comme un « rassoul », un prophète légiférant, c’est parce qu’il a aboli certaines prescriptions légales et en a allégé d’autres, il n’abolit pas la Loi (le mot « accompli » a été souvent compris par les chrétiens comme un abandon de la loi). La loi demeure, et le christianisme lui-même a du pallier ce qui ne se trouvait pas dans ses textes en codifiant avec le droit canon pour sa discipline interne et en intervenant auprès du politique pour l’ordre extérieur, les évêques ont été longtemps des hommes de pouvoir, possesseurs de terres, le pape avait son état.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe