Goda Goda 2 mai 2018 17:56

@rosemar

@sweach
Arpanet, et par extension Internet, ont été créés par les U.S.A. si ma memoire est bonne.
Le paradigme meme d’internet est basé sur des codes anglo-saxons, pro-US, anglophones ; le code même, est basé sur l’anglais.

La lutte linguistique qui débuta voilà fort longtemps a grandement évolué en faveur des anglo-saxons grâce à internet, mais aussi grâce aux ordinateurs personnels en général.
Ainsi les traductions en français de logiciels professionnels sont souvent approximatives voire totalement dépourvues de sens et de réflexion.
Cela est bien entendu un fait exprès. Cela permet de ralentir l’évolution des pays qui ne se mettraient pas au diapason de l’anglais, afin de détruire définitivement la « lingua franca » et de la remplacer à termes. Lingua franca qui n’est plus obligatoire dans le cadre diplomatique voire olympique comme c’était el cas autrefois.

Il suffit de voir les réactions sanguines de certains anglo-saxons dès lors qu’un « youtubeur » ose omettre que sa vidéo n’est pas en anglais, dans le titre. 
Il suffit de remarquer que depuis des décennies les publicitaires nous assomment de « phrases chocs » (les fameuses « punchlines ») toutes énoncées dans la langue de shakespeare, et ce, pour nous formater à la consommation aveugle et pour nous habituer, nous conditionner à la langue anglaise. Et pour créer un effet positif dès lors que l’anglais serait utilisé : à grands coup de « free hugs », de « hashtags », de « cool », de « oh yeah », de « coca cola », de « oh my god », de « for christ sake », et autres conneries...

A cela s’ajoute la ringardisation du français qui pourtant est une langue (selon moi) bien plus nuancée que l’anglais US de base, et par extension de cet horrible « globish ». Tout cela étant bien sûr vecteur d’idiocratie. Mais hélas... Ce « globish » est pourtant le seul et unique pont linguistique permettant aux personnes de tous horizons d’échanger entre elles.
C’est là, Rosemar, que votre problématique se « casse le nez » selon moi. Ce n’est pas internet qui devient anglophone. C’est juste qu’internet l’a toujours été, et ce, depuis le début, depuis sa genèse même et a même été créé pour la suprématie de ses créateurs anglophones. 

La guerre linguistique et culturelle est sans merci.
Les anglo-saxons ont plusieurs longueurs d’avance, sachant que tous les domaines technologiques leur offrent la possibilité d’étendre plus encore leur langue et de l’imposer ainsi, par voie de fait.

La Chine a décidé également d’entrer dans l’arène en ayant inauguré il y a peu une sorte d’équivalent à Holywood et à la machine culturelle (propagandiste) US. Le but étant sans doute d’infuser du mandarin à tous les étages et, à termes, d’infuser la culture chinoise au monde... Qui sait ?


@Sweach

Les termes que vous utilisez sont surtout des termes de joueurs (en globish pourri : les « gamers ») et sont pour la plupart de vulgaires acronymes et autres abréviations liées au jeu.
A chacun des termes présentés, il existe un équivalent en français, bien plus parlant au demeurant.
Cette ignoble habitude d’utiliser l’anglais par défaut alors que l’on est français est selon moi une preuve de fainéantise intellectuelle aggravée et aussi d’acceptation aveugle voire de soumission. En tout cas elle relève clairement d’un manque de recul critique total.
Le pire dans tout cela, est que, par effet de mode, les jeunes français eux-mêmes se font les propagateurs de ce globish débilitant et estropiant notre propre culture tout en l’annihilant de façon insidieuse, mais réelle.
Les « domaines » que vous évoquez ne sont pas, par définition, exclusivement dédiés à l’anglais. Mais ce sont des domaines dans lesquels les anglo-saxons ont clairement tous les intérêts à imposer leur langue. Ceux qui suivent le mouvement ne se rendent sans doute pas compte à quel point ils font le jeu des néoconservateurs US pour qui toutes ces stratégies suivent la meme logique coloniale et d’acculturation. Depuis les couvertures infestées par la variole et distribuées aux populations indigènes d’Amérique du Nord jusqu’à la « mal bouffe » et l’intronisation sauvage d’espèce animales dans le but de déséquilibrer les écosystèmes des autres pays, en passant par la guerre linguistique, culturelle etc.. tous les moyens sont bons pour certaines personnes d’imposer leur domination sur les autres.

Sinon, en effet, une approche « austère et dictatoriale » est bien moins efficace (moins « sexy ») que ce perpétuel jeu de séduction malsain dans lequel on vous fait mettre vous-meme votre chaine à boulet au pied. Et on vous apprend à vous conformer par vous-mêmes, tous enorgueillis de faire preuve de tant de « swag » (« Secretly We Are Gay » : dont shoot me, its just a private joke made in US).
On est loin des années 90 où dans nos banlieues on critiquait vertement le style de vie à l’américaine. Le « lifestyle », « so badass ». Où on se foutait de la gueule (dans les meilleurs des cas) des imitateurs de « ricains » avec pantalon large, calebard qui sort, et « t-shirt » tombant jusqu’aux genoux (pour courir un 100mètres, un « must-have »). Bon, on laissait les minots s’amuser, mais entre ados et jeunes, ce genre de mode était sévèrement critiqué et moqué. 
Désormais la mondialisation s’est affirmée et les codes qui naguère nous paraissaient ridicules, font désormais partie intégrante du quotidien. Et avec la mode, et avec les series et avec tout le reste, ce sont des valeurs anglo-saxonnes, pour ne pas dire de WASP, qui s’infiltrent subrepticement (je suis gentil) dans nos consciences. Effaçant par là même notre histoire, notre passif en commun avec les américains. nos meilleurs ennemis... mais pas les seuls hélas...

Je pense que nos gouvernants ne pourraient pas s’allonger de la sorte, si la propagande US et le globish n’avaient pas envahis nos cerveaux sur des décennies et nous les avaient ramollis.

J’ai envie d’insister sur le fait que la fainéantise et l’aspect conformiste sont très prégnants à ce sujet.
La où je vis, il est hélas considéré comme bizarre d’utiliser des termes de français convenables voire soutenus. Je me fais toujours un plaisir d’utiliser un tel vocabulaire quand il s’agit de décrire des scènes du quotidien. Cela fait rire mes interlocuteurs et au bout d’un moment, se sentant cons ou ignares, ils se mettent des fois à rechercher la signification de tel ou tel terme. Et lorsque c’est le cas, ils l’utilisent (jouissance), et ainsi me confortent dans mon humble et sans doute futile action. Cela n’arrive que trop rarement je dois bien vous le concéder hélas.


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