kalachnikov kalachnikov 27 mai 2018 00:47

@ arthes

Le monde juif est une rupture totale dans tout ce qui l’environne ; c’est un peuple qui décide de s’isoler, de se retrancher du monde et de vivre par lui, pour lui et contre les autres. (Comme il est précisé dans le lien, Esdras, par exemple, fait éjecter les épouses non juives et leur progéniture.) Dans le texte biblique, il y a l’histoire de l’Election et est constamment seriné l’idée qu’il y a les Juifs d’une part et d’autre part un magma indistinct (les nations, dont la seule caractéristique est de ne pas être juive). Comme la Torah elle-même le révèle en creux, ce n’est pas du tout le fonctionnement mental dans le monde où cohabitent les Juifs ; c’est exactement l’inverse parce qu’en fait, on habite un lieu, on adore le dieu qui règne sur le lieu ou au moins, du fait d’une certaine parenté de conception entre les croyances, on s’adonne aisément à une sorte de syncrétisme intuitif. (exemple parmi d’autres, propos de Josué : ’vos pères ont adoré d’autres dieux au-delà du fleuve’). La notion de dieu avec les Juifs change en fait carrément de sens pour prendre un tour inédit : exclusif, dans tous les sens du terme, un dieu juste pour soi seul et lui seul, ce seul dieu ; ethnique, qui est attaché à soi, qui est immuable, etc.

Le discours de Jésus est le démolissage en règle de cette conception via un supposé universalisme qui me semble mal entendu. Son discours réel, me semble-t’il, n’est pas que Dieu est pour tous mais qu’il y a des Justes chez les Juifs comme chez les Gentils et donc, implicitement cela signifie qu’il y a aussi des individus éloignés de Dieu chez les uns comme chez les autres ; c’est la négation de l’Election pour les seuls Juifs, la négation que le sperme, l’hérédité aient une quelconque vertu dans le domaine. C’est aussi une nouvelle définition du rapport à Dieu, qui de mécanique devient dynamique, où l’individu devient actif.

Et encore une fois, nous n’aurions jamais dû entendre parler ici, dans nos contrées, de cette salade propre au monde juif. La notion-même d’ésotérisme (que le christianisme soit en fait une doctrine pour initiés que le paulinisme a dévoyé via l’évangélisation et la conversion de tous, y compris forcée) m’apparait impertinente parce que le christianisme est une réaction aux innovations délirantes que constitue le judaïsme dans le rapport à la divinité. Il est impossible que le vrai procède du faux, l’intelligent de l’inepte.


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