Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 juin 2018 12:01

Le bois mitraillé est déprécié : dangereux pour les scieries ou pouvant contenir des polluants il est impropre à toute utilisation.

Les dégâts sont tels que dès les premiers temps de la guerre, les spécialistes prévoient une réparation très difficile.

Symbole de vie et de prospérité l’arbre atteint par les ravages de la guerre provoque chez les observateurs un sentiment de grande tristesse.

« Au lieu de protéger le sol de leur épais couvert, les arbres des forêts de la zone des batailles tendent vers le ciel des troncs fantômes dénudés » (Rev. Sci. 1915).

« Dans tous les bois où le combat fut le plus rude, il ne restait aucun arbre vivant ; les troncs demeurés debout étaient criblés de shrapnells et de balles et labourés d’éclats d’obus » (Rev. Gén. Sc. 1918).

A Verdun, le commandant Raynal écrit : « j’aperçois très bien les bois Fumin, de Vaux, du Chapitre, de la Caillette… Leurs arbres, rares maintenant, n’ont plus une feuille ; ils dressent lamentablement leurs fûts mutilés et roussis – et nous sommes à la fin mai : les Allemands ont supprimé le printemps ».

Dans son roman de guerre autobiographique, Henri Barbusse décrit lui aussi la dévastation des arbres : « Les grands peupliers de bordure sont fracassés, les troncs déchiquetés ; à un endroit, c’est une colonnade énorme d’arbres cassés. Puis, nous accompagnant, de chaque côté, dans l’ombre, on aperçoit des fantômes nabots d’arbres, fendus en palmiers ou tout bousillés et embrouillés en charpie de bois, en ficelle, repliés sur eux-mêmes et comme agenouillés » (Barbusse, 1915).



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