phan 15 juin 2018 08:52

@rosemar

La poésie amoureuse « J’aimerai que tu sois là, mon amour »

C’est sous le Nouvel Empire que les textes poétiques amoureux font leur apparition sur les papyri ou sur des ostraca. L’éclosion de ce genre littéraire trouve probablement son origine dans les conditions de vie du Nouvel Empire, période faste et propice à l’épanouissement des arts. La prospérité ambiante transforme les mœurs, qui deviennent plus libres, la simplicité n’étant plus une vertu. La poésie amoureuse, exaltant les sentiments personnels mais aussi l’attirance physique, combine cette liberté et cette préciosité tout en cherchant à en exprimer la dimension esthétique.
Les Égyptiens donnent à ces recueils des titres divers : « Doux Vers », « Chant du divertissement », etc Il est possible que les textes aient été dits —ou chantés (?)— avec un accompagnement musical. Ces poèmes mettent toujours en scène le « frère » (l’amant) et/ou la « sœur » (l’amante). Le texte fait parfois alterner, stance après stance, les paroles de l’un et de l’autre :
« (lui) : L’Unique, la bien-aimée, la sans-pareille, la plus belle du monde...
(elle) : De sa voix, mon bien-aimé a troublé mon cœur... »
L’espace amoureux est très souvent composé de leurs deux maisons respectives : « Ne tarde pas, rejoins-le (chez lui !) », avec, malgré tout, s’il s’agit de chastes relations, une prépondérance de la maison de la jeune fille. Tout un parcours amoureux est ainsi mis en scène, qui doit aboutir au mariage.
Comme toutes les formes de l’art égyptien, la poésie amoureuse préfère la sensualité suggérée à l’érotisme affiché.

Ce chant, supposément gravé sur les murs d’une tombe d’un des rois Antef (on ne sait lequel) d’après ce qui est indiqué en introduction « Le Chant qui est dans la demeure d’Antef », est parmi les plus connus :

« Que reste-t-il des tombeaux de nos constructeurs ?
J’ai écouté les paroles d’Imhotep et de Dedefhôr,
devenues : règles et conseils « qui ne passeront jamais »...
Les murs sont tombés et les tombeaux n’existent plus...
Mon cœur reste en paix, seul l’oubli te donnera la sérénité.
Mon cœur sois joyeux et ne te laisse pas abattre
habille-toi de lin fin et met de la myrrhe sur la tête
Accomplis tes destinées sur Terre et ne te tourmente pas
Car les plaintes ne sauvent personne du tombeau
et personne ne peut emporter avec lui son bien ... »

3 270 articles sont actuellement liés au portail de l’Égypte antique

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe