Jordi Grau Jordi Grau 16 juin 2018 18:12

@Zolko

Bonjour.

Comme votre commentaire est assez court, je pense que je vais pouvoir y répondre point par point.

Personnellement, j’ai eu entre 5 et 7 en philo toute l’année, et au bac j’ai eu 14. Tout ce que la prof enseignait étaient des citations littérales de « philosophes » mais sans jamais faire « de la philosophie ». Comprenez-vous la différence ?

Si ce que vous dites est vrai - et je ne vois pas de raison d’en douter - votre prof de philo était paresseuse ou incompétente. Oui, les mauvais profs de philo, cela existe ! Je n’ai jamais dit le contraire. Et si vous avez eu 14, c’est probablement que vous avez montré que vous saviez écrire un bon français, comprendre un sujet et construire un raisonnement. Si vous ne l’avez pas appris en cours de philo, probablement que vous deviez avoir dès avant la terminale une certaine culture générale qui vous préparait à faire une dissertation de philosophie convenable.

"Au lieu d’inciter la profession à se mettre en question, vous allez probablement renforcer ses réflexes conservateurs et corporatistes"
 
bingo : vous ne faites pas de la philosophie. Platon vous aurait fusillé pour dire une phrase pareil. Les philosophes Grecs se nommaient eux-même des cyniques : pensez-vous qu’un cynique aurait un réflexe corporatiste comme vous, là ? Vous êtes un sophiste, que les philosophes ont toujours combattu

Je pense que Platon ne m’aurait pas fusillé, et ce pour trois raisons. D’abord (mais c’est anecdotique) parce qu’il n’y avait pas de fusil à l’époque. Ensuite, parce qu’une telle violence n’est pas digne d’un philosophe. Socrate ou Platon discute avec les sophistes, il les réfute, il ne les « fusille » pas. Enfin et surtout, je ne vois pas en quoi je suis un sophiste. Je crois que vous m’avez mal lu. Où ai-je écrit que moi, J. Grau, j’avais des réflexes corporatistes ? Si vous avez lu mon article jusqu’au bout, vous verrez que j’ai un certain recul vis-à-vis de l’éducation nationale, et vis-à-vis de ma profession en général. Ce dont je parle, c’est des réflexes corporatistes de la profession en général. Toute profession a tendance à faire corps lorsqu’elle se sent attaquée, et celle des profs de philo ne fait pas exception à la règle.

Vous me direz que ce n’est pas très philosophique, et vous avez sans doute raison. Mais ignorez-vous que les êtres humains sont pétris de contradictions ? On peut avoir, à certains moments, une pensée philosophique, et puis oublier ses bonnes habitudes de penser dès qu’on se sent menacé. Il en va de même pour un médecin : même s’il sait très bien que l’alcool et le tabac sont nuisibles au-delà d’une petite quantité, il n’est pas toujours suffisamment raisonnable pour mettre en pratique son savoir. Platon lui-même parle de ce genre de distinction : il y a le médecin en tant que médecin, qui a forcément le souci de la santé humaine, et le médecin en tant qu’être humain, qui peut être en contradiction avec son propre savoir.

Dernier point (mais c’est vraiment un détail) : tous les philosophes de la Grèce antique n’étaient pas des cyniques, il s’en faut de beaucoup ! Platon et ses disciples, par exemple, n’en étaient pas.


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