Elliot Elliot 25 juin 2018 15:57

Il y a longtemps qu’il n’y a plus guère de Turcs à croire à une entrée dans l’Europe.

L’opposition à cette entrée était déjà un bon argument populiste au tournant du siècle quand la Commission simulait des contacts qui, en réalité, étaient autant de manœuvres dilatoires.

Cela n’empêchait pas des politiciens de bas étage de surfer sur la défense de valeurs qu’ils étaient les premiers à transgresser pour nourrir un sentiment anti-turc avant d’étendre leur combat à l’Islam en général.

On a les combats qu’on peut surtout quand ils peuvent être menés à bien sans problème parce qu’en fait tout le monde ( y compris donc la Turquie ) était conscient du jeu de dupes qu’étaient ces pourparlers.

Les Turcs qui sont des gens intelligents se sont servis des discussions préliminaires ? à l’entrée au sein de la Communauté européenne pour faire passer un certain nombre de réformes dans la pays. Sans cet argument qui a semblé un moment faire mouche dans la population la modernisation du pays aurait été plus difficile à atteindre.

Aujourd’hui n’en déplaise à ceux qui préfèrent regarder le doigt que la lune, la Turquie est un pays dont beaucoup de régions sont modernes.

Qu’il subsiste des îlots arriérés par ci par là ne doit pas occulter le fait de cette modernisation qui s’est inscrite pleinement dans la grande structuration en cours du partage du travail qui est la marque de la mondialisation.

Aujourd’hui la Turquie renaît, que cela plaise ou non et personnellement il me déplaît que ce soit sous la houlette d’Erdogan, tandis que l’Europe des 22 dessèche sur pied, n’en finit pas de se prendre les pieds dans le tapis de ses contradictions, peine à développer quelque politique commune que ce soit, ne parvient même plus à imposer son code de déontologie à ceux qui prennent des libertés avec la philosophie même qui a présidé à la confection de l’Union Européenne.

L’Europe des pères fondateurs est maintenant vraiment dans la naphtaline, elle étouffe non sous le poids des migrants dont l’apport aurait pu être positif mais asphyxiée par ses propres collapsus répétés et, il faut le craindre, insolubles.

L’Europe n’a pas besoin de la Turquie pour mourir, l’incompétence de ses dirigeants y suffit largement.


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