Christian Labrune Christian Labrune 27 juin 2018 11:10

1 - Cela est perçu donc cela existe.
2 - Cela échange donc cela vit.

3 – « Je pense donc je suis »
========================================
@Taverne

Je crains que vous ne déformiez quelque peu la pensée de Descartes en la tirant du côté de la formule de Berkeley :« esse est percipi aut percipere » (être, c’est être perçu ou percevoir). A l’époque de Descartes, qui correspond à celle de la naissance de la physique moderne, s’il y a une chose dont on se défie, c’est bien de la perception, laquelle passe nécessairement par les cinq sens, et qui est à l’origine de toutes les erreurs du passé. Par exemple je perçois très bien que le soleil « tourne » dans le ciel puisque je vois bouger les ombres, mais je n’ai aucune perception, en revanche, de la rotation de la terre.
 
Le « Je pense, je suis, cela est indubitable » des Méditations métaphysiques ne découle d’aucune perception. Dans le doute hyperbolique du début, Descartes perçoit bien qu’il a un corps, des mains et des pieds, mais cela ne lui garantit pas du tout qu’il existe C’est ce que Husserl appellera bien plus tard une « intuition originaire », de nature transcendentale, c’est-à-dire purement intellectuelle et rationnelle. Au reste considérez, dans la même suite des Méditations, la question du morceau de cire : la cire ne se connaît pas par la perception puisque sa forme, sa couleur, son odeur, changent continument selon les variations de la température. Elle ne se connaît par une « inspection de l’esprit », et c’est cette inspection de l’esprit, indépendante de l’expérience des sens, qui reste la seule source légitime de la certitude cartésienne.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe